THOUÉMENT René, Jean, Marie
F.T.P.
Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly. Sources : -Archives dép. Côtes d'Armor, 2W31, 2W115, 2W235, 1043W33 (activité du PC de 1940-1944). -L'Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF (1945-1951). -Joseph Darsel, La Bretagne au combat, Editions Le Signor, 1980 ; Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007 ; Louis Pichouron, Mémoire d'un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969 ; Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord 11920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°6/7, 1998 ; Alain Prigent, Serge Tilly, La bataille du rail, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°8/9, 2000 ; Serge Tilly
THOUÉMENT René, Jean, Marie
Né le 3 aout 1920 à Plouagat -Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fusillé le 15 juin 1944 à Paris 15°.
Garde voies ; FTP ; membre du Parti communiste clandestin. Son père Joseph, Marie Thouément, journalier, épousa Léonie Marie Le Métayer, journalière. Le PC clandestin fut pratiquement décapité dans les Côtes-du-Nord après les grandes arrestations d’août 1943. Sous l’impulsion de Louis Picard les structures clandestines se reconstituèrent avec une nouvelle génération de militants. Très rapidement, la direction des FTP s’engagea dans les premiers déraillements de trains en particulier sur l’axe Paris-Brest. Ces opérations furent menées par le groupe « Félix Cadras » de Châtelaudren-Plouagat mis en place par André Cavelan au début de l’année 1943. L’arrestation d’Albert Ellien et de François 0llivo n’a pas provoqué le démantèlement du groupe qui s’est réorganisé autour de Pierre Malfoy, Jean-Baptiste Morvan et de Hyacinthe Tilly à la fin de l’été 1943. Le 15 octobre 1943, à proximité de Plouvara, le groupe dont René Thouément faisait partie fit dérailler partiellement un train composé de 30 wagons contenant du sable pour les installations militaires allemandes de Brest. Deux semaines plus tard, le 1er Novembre, Jean Morvan et Albert Portron furent arrêtés après une attaque ratée sur la voie Paris-Brest. René Thouément, dénoncé, fut arrêté à son tour à son domicile par les gendarmes français de Châtelaudren, puis remis aux autorités allemandes de Saint-Brieuc. Il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, quartier allemand, avec ses deux camarades. Il fut ensuite transféré à la maison d’arrêt Jacques Cartier de Rennes puis à celle Fresnes (Seine) au mois de mars 1944. Le 1er juin 1944, il fut jugé avec ses quatre camarades FTP (Gilbert Le Taillandier, Jean Morvan, Albert Portron et Hyacinthe Tilly) par un tribunal militaire allemand, condamné à la peine de mort pour activité FTP et fusillé le 15 juin 1944 au Ministère de la Défense direction générale des Armées 2 bis, avenue de la Porte de Sèvres en Paris 15e (à cet emplacement se trouvaient à l’époque les champs de tirs de l’armée de l’air). Son décès a été constaté par un médecin allemand à 15h34. René Thouément avait 24 ans. Son frère François né en 1925 à Plouagat, demeurant 55 rue Eugène Caron à Courbevoie dans la Seine, fut tué le 2 septembre 1944 lors des combats pour la libération de Paris. Son frère Robert né le 14 janvier 1923 à Plouagat, garde-voie auxiliaire, fut tué le 4 août 1944 à Saint¬Mars-du-Désert (Loire-Inférieure) en tentant de s’évader d’un train mitraillé par l’aviation alliée, train devant le conduire en camp de concentration en Allemagne. Le nom de René Thouément figure sur la plaque du Ministère de la Défense direction générale des Armées 2 bis, avenue de la Porte de Sèvres en Paris 15e. René Thouément fut inhumé au cimetière de Plouagat.
La mention « Mort pour la France » a été reportée sur son acte de naissance le 16 juin 1953.