THOMAS Louis, Antoine "dit HARMEL Maurice"

Auteur de la fiche : Sources : Musée National de la Résistance de Champigny

THOMAS Louis, Antoine

Né en 1884 en Corrèze. Agent des PTT, collaborateur de Léon JOUHAUX, rédacteur au Peuple. Résistant. Prend part aux grèves des postiers en 1909, est révoqué à l’issue de la seconde grève qui eut lieu en mai. Il se tourna alors vers le journalisme. Il collabora à la Bataille syndicaliste, organe de la CGT et semble être entré dès lors dans l’entourage de Léon JOUHAUX. Rallié à l’Union sacrée, il fut mobilisé dans le génie. Politiquement, il repoussait à la fois l’expérience sociale-démocrate allemande et la révolution bolchevique. Il travailla aussi au Peuple, quotidien confédéral. Après le 6 février 1934, L. JOUHAUX le fit entrer au bureau d’études économiques chargé de définir les grandes lignes d’un « Plan de rénovation de l’économie ». Début 1938 est lancé Messidor, « hebdomadaire de la démocratie syndicale », en fonction d’une décision prise en août 1937 par le Comité confédéral national sous l’impulsion de JOUHAUX qui avait proposé la fusion de la Vie ouvrière et de Syndicats, opération destinée à surmonter la division au sein de la CGT entre la tendance des ex-unitaires et celle des ex-confédérés, hostiles à l’influence croissante des communistes. Maurice HARMEL en fut le rédacteur en chef. À l’issue du congrès CGT de Nantes (novembre 1938), Maurice HARMEL qui soutenait l’alliance des partisans de Léon JOUHAUX et des ex-unitaires dénonça l’anticommunisme, « antichambre du fascisme » et commença une campagne contre ceux qui avaient « cru possible d’amener une partie des travailleurs à l’indifférence devant les régimes d’oppression et de guerre ». Son opposition aux accords de Munich lui valut de nouvelles critiques de la part des syndicalistes révolutionnaires et pacifistes, il avait cessé sa collaboration au Peuple après les accords de Munich, rendu « fou furieux » par la manière dont le quotidien avait traité l’événement. Maurice HARMEL participa à la Résistance, donnant des articles à Résistance ouvrière (fondée en août 1943) et à Libération. Il s’occupa également des syndicats clandestins dans la zone nord. Arrêté le 8 mai 1944 dans un café alors qu’il remettait des articles pour l’un de ces journaux, il fut déporté le 15 août suivant à Buchenwald ; il mourut au commando d’Ellrich.