GUILLOU Thérèse

Auteur de la fiche : François Fouré d'après la Famille Guillou - Texte transmis par Mme Marcinkowki

Thérèse GUILLOU

Thérèse Guillou est née le 2 octobre 1920, à la Haute Chapelle, dans l’Orne. Orpheline dès son jeune âge et pupille de la Nation, elle est confiée aux soeurs Franciscaines de Notre dame de Pitié à Perrou (61). Plus tard, adolescente, elle est placée comme gouvernante des petits-enfants du Maréchal Foch chez qui elle fera la connaissance d’un officier nommé Charles de Gaulle.

A l’âge de 21 ans, le l’ juin 1942, elle rejoint les Forces Françaises Libres. Elle est alors incorporée au BCRA, comme agent de renseignement, sous les ordres du colonel Passy. Elle effectue de nombreuses missions, dont certaines en territoire ennemi.

Avec des membres de son réseau, elle est arrêtée, le 4 janvier 1944, par la Gestapo. Elle réussit à faire disparaître un carnet d’adresses, pièce capitale, contenant les noms des combattants. Elle sauve ainsi la vie de plusieurs compatriotes résistants. Emprisonnée à Fresnes, elle est transférée dans les locaux de la rue des Saussaies où elle est torturée. Elle ne sera libérée qu’après le 25 août 1944.

Après la guerre, refusant les honneurs, Thérèse Guillou s’engage comme infirmière à l’Assistance Publique de Paris et élève seule ses trois enfants dans les valeurs patriotiques. Pendant près de 40 ans, elle soigne avec dévouement, malades et accidentés. Ses services sont reconnus par deux médailles d’honneur départementales. Elle prend sa retraite en 1983.

Dès lors, elle représente l’association Brutus-Boyer puis le réseau Libération Nord. Porte-drapeau, elle assiste à de nombreuses cérémonies officielles à l’invitation du Secrétariat aux anciens Combattants ou de la Présidence de la République. Lors du cinquantenaire du 18 juin, elle est reçue par la reine Mère d’Angleterre.

A partir du 16 mai 2007, malgré un état de santé dégradé, elle continue de répondre aux invitations du Président de la République pour assister aux cérémonies patriotiques et, notamment, le 8 mai 2010 où elle est membre de la délégation française sur les plages du débarquement et le 18 juin à Londres.

Aux termes d’une maladie particulièrement invalidante, elle s’éteint à l’hôpital de la Salpêtrière dans la dignité, le 26 mars 2012, entourée de ses enfants et petits enfants.

Thérèse était titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil et citation à l’ordre du Corps d’armée, de la Croix du Combattant, de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance 1939-1945 et de la King’s Medal for courage in the cause of Freedom.