LARUE Théophile
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Théophile LARUE
Au numéro 2 de la rue du Sabot, à Paris 6e, vivaient Théophile Larue, né le 28 août 1903 à Ainay-le-Vieil (Cher), gardien de la paix depuis novembre 1930, sa femme Madeleine, et leurs deux enfants, Monique et Alain. Dans le même immeuble, demeuraient plusieurs familles juives. Grâce à son statut de policier en uniforme, épaulé par son épouse Madeleine, Théophile Larue sauve de nombreux juifs durant toute la période de l’occupation. Il est en outre engagé dans le mouvement Ceux de la Résistance en 1943. Révoqué le 20 juin 1940, il est réintégré le 16 juillet 1941. Dès le mois de mai 1941, époque des premières rafles, les Larue accueillent chez eux Léon Osman, lui évitant d’être envoyé au camp de concentration de Pithiviers. Ils l’hébergent jusqu’en juillet 1942, date de son départ en zone libre. Le 15 juillet 1942, Larue prévient tous ses voisins juifs de l’imminence d’une rafle importante. De plus, les Larue cachent chez eux durant une semaine Mme Lichtensztajn et sa fille Fanny. Pour faciliter leur départ en zone libre, Larue les accompagne d’ailleurs lui-même à la gare d’Austerlitz. Il fait de même, aidé par un agent de la SNCF, pour plusieurs familles juives. En outre, il est en communication avec son beau-frère, Robert Cardot, résistant à Evreux, qui fabrique des faux-papiers d’identité pour ses protégés. Ses voisins Tobjasz arrivent de Saint-Quentin ; Larue est à la gare du Nord pour leur éviter d’être arrêtés, prenant ce risque pour lui-même. De plus, il se rend en pleine nuit, dans leur appartement sous scellés retirer un stock de marchandises qui leur permettra de travailler et de survivre. En novembre 1942, quand Simon Glicensztajn par le couple Larue. Théophile prend de plus en plus de risques. Dans le métro, il aborde les voyageurs porteurs de l’étoile jaune, e_ rayés probablement par son uniforme. Il les incite à retirer leur étoile et les avertit des futures ra_ es. Bien souvent, les Larue hébergent dans la journée des petites les juives et leurs mamans. Pour la nuit, Larue les met en sécurité chez une concierge de la rue de Rennes. Toujours en novembre 1942, leur voisine. Madame Tobjasz est arrêtée et conduite à la préfecture. Larue revêtant son uniforme, va immédiatement la chercher. Il demande à parler au responsable – qui n’est pas dupe –, arguant qu’elle n’est pas juive et qu’elle serait la marraine. Et le miracle a lieu ! Madame Tobjasz, relâchée, n’oubliera jamais cet acte de courage extraordinaire. Théophile Larue poursuit son oeuvre de sauvetage jusqu’à la Libération à laquelle il participe activement, de la grève insurrectionnelle aux combats d’août 1944. Il prend sa retraite en 1958. Après la Libération des relations de grande amitié ont perduré entre les Larue et leurs protégés qui n’ont jamais manqué de témoigner leur reconnaissance. Tous deux sont Justes. La République française n’a jamais cru devoir les récompenser.