CROIX Serge

Auteur de la fiche : Jacques GARCIN

Serge CROIX


Né en 1926. Le jeune Serge, avec sa maman Antoinette, appartenait à un service de renseignement, le réseau KLEBER-URANUS, dont le chef de groupe Edouard CHARLOT était gendarme en poste à Reims. Ce dernier est malheureusement arrêté le 14 août 1942, traduit devant le Tribunal Militaire Allemand et condamné à Mort pour Espionnage le 1er octobre 1942. Classé « N.N » selon le décret Keitel du 7 décembre 1941, Il est transféré dans une prison allemande et décapité à Cologne le 4 janvier 1943.

Serge CROIX et sa mère Antoinette sont arrêtés le 16 août 1942. Eux aussi sont jugés et condamnés selon la procédure « N.N » par le Tribunal Militaire Allemand.

Serge CROIX reste 1 mois à la prison de Reims puis celle de Chalon-sur-Marne durant 2 mois. Il connaît ensuite la Prison du Cherche-Midi à Paris durant 2 autres mois.

Le 23 janvier il est conduit avec un groupe de prisonniers à la garde l’est de Paris pour être transféré en Allemagne. Il arrive au camp d’Hinzert, un camp spécial réservé aux prisonniers « N.N » et reçoit le matricule 5998. La journée y commence par le réveil à 4h30 suivi de l’Appel à 5h30. A 7h les prisonniers partent au travail dans leurs kommandos respectifs.

A midi retour au camp sur la place d’appel pour le comptage et recomptage des prisonniers avant de recevoir une soupe très liquide. A 14h retour au travail jusqu’à 17h. Ensuite retour au camp sur la place d’appel… A 19 h distribution d’un litre de soupe puis une nuit bien trop courte.

En mai 1943, Serge quitte le camp d’Hinzert pour la prison de Wittlich en attendant de passer en jugement pour actes de résistance. Serge CROIX passe devant le tribunal, le « Volksgerichthof » avec ses camarades du réseau le 1er octobre 1943.

Sa mère est condamnée à mort, et Serge, compte tenu de son jeune âge, à dix ans de prison.

En novembre 1943 il est transféré au camp de Bautzen en Saxe, près de la Tchécoslovaquie, pour y purger sa peine. Il y reste jusqu’au 10 février 1945.

Devant l’avance de l’Armée Rouge le camp est évacué. Les prisonniers sont enfournés dans des wagons à bestiaux jusqu’à Dresde où leur convoi va subir un terrible bombardement aérien dans la nuit du 13 au 14 février 1945. Serge CROIX et ses compagnons n’ont ni bu ni mangé depuis plusieurs jours… Ensuite ils cheminent en convoi à pied sur les routes pendant près d’un mois. Ils entendent nettement les combats se rapprocher par l’Est. Complètement affolés, leurs gardiens enferment les prisonniers dans la citadelle d’Untermasfeld avant de prendre la fuite.

Le 2 avril 1945, Serge CROIX est étendu sur le sol dans un état second. Lorsqu’il ouvre les yeux il voit, penché sur lui, un soldat coiffé d’un casque frappé de la Croix-Rouge : c’est un infirmier militaire américain !

L’enfer est fini, il est enfin délivré. Serge CROIX pèse alors 30 kilos !

Serge CROIX a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1950. Il en est devenu officier en 2005.