ROTH Joseph

Auteur de la fiche : Philippe WILMOUTH - SOURCES : Arch. évêché Metz, répertoire des ecclésiastiques du diocèse de Metz, 1939-1945 — François Goldschmitt, Tragédie vécue par la population des marches de l’Est, Rech, auto-éd., tome 1, Rech, 1947, pp. 46-47 — Amicale Alliance, Mémorial de « l’Alliance », Paris, imprimerie Durassié, 1948, p. 79

ROTH Joseph


Né le 7 septembre 1911 à Roppeviller (Moselle annexée), fusillé le 25 novembre 1944 à Gaggenau (Allemagne) ; prêtre, membre du réseau Alliance.

Ordonné prêtre en 1937, Joseph Roth fut nommé vicaire à Sarreguemines (Moselle). Mobilisé en 1939, sous-lieutenant au 160e Régiment d’infanterie de forteresse dans le secteur fortifié de Faulquemont (Moselle), il fut prisonnier de guerre, puis libéré comme Alsacien-Lorrain.

Nommé administrateur de la paroisse de Marthille (Moselle) le 7 janvier 1941, il fut expulsé le 28 juillet 1941 en même temps que cent autres prêtres mosellans. Professeur au collège Saint-Joseph d’Epinal (Vosges), il fut arrêté le 4 septembre 1944 comme membre du réseau de renseignements Alliance démantelé à partir de décembre 1943.

Interné à la prison du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), il arriva à faire passer une lettre illégale à ses parents le 11 novembre 1944 : « Depuis le 4 septembre, à l’exception de huit jours, je suis enfermé en cellule isolée où la lumière, l’air et tout mouvement manquent presque totalement. La nourriture est extrêmement maigre, à peine suffisante pour entretenir le souffle vital… Je saurais en raconter au sujet de tortures… Je dois mon moral à la prière uniquement, malgré le manque de messe et de tout livre… Au revoir. »

Il fut transféré dans la nuit du 22 au 23 novembre en camion vers le camp de sécurité de Rotenfels-Gaggenau (Allemagne). Il fut fusillé après avoir creusé sa tombe le 25 novembre 1944 dans la forêt de Gaggenau au moment de l’évacuation du camp avec 26 autres personnes, notamment des parachutistes britanniques et un autre ecclésiastique mosellan, l’abbé Justin Pennerath *.

Son cadavre fut reconnu par deux de ses frères à la libération et son corps fut transporté à Strasbourg pour être enterré au cimetière de Kronenbourg.

Un monument au cimetière de la forêt à Gaggenau rappelle les 26 internés assassinés.