Pellevoizin Roger "Alias : Mercier, Pils, Ville,"

Libération

Auteur de la fiche : Sources: Archives BR et PP

Roger Pellevoizin

Est né le 22 août 1903 à Fontcouvertes (Charente-Maritime).

Il entre à la PP en 1928, comme secrétaire stagiaire, devient commissaire de police en 1936 et prend la même année le commandement des ST. Il réussit, au moment de l’arrivée des Allemands d’importantes soustractions de matériels: archives photo, grosses voitures, camion-laboratoire photo, matériel radio, armes du CSAR. Il camoufle 120000 litres d’essence et de nombreuses armes.

En liaison avec l’OCM (Oreste Dufour), il réussit à mettre en place un dispositif de recueil d’informations (matériel technique, téléphonie, blindés, mais aussi dans son domaine de prédilection : l’aviation, pour le terrain de Villacoublay, ou des dépôts d’essence (forêt de Montrichard), qu’il a personnellement reconnus). Il est démis de ses fonctions fin 1941, en raison de ses positions hostiles à l’égard de l’occupant, et travaille dans le privé (société Aerazur), dont il freine si bien la production que le journal collaborationniste Le Pilori le dénonce deux fois. En 1942, il se rapproche de Libé-Nord. Il fait passer en zone non-occupée des juifs et des évadés, par sa propriété familiale de Bléré. Spécialiste des problèmes aéronautiques, il fournit de nombreuses informations sur ce sujet aux alliés, et recrute des agents dans ce milieu. Il devient un des responsables du réseau Andromède – Athénée. Pellevoizin, sur la demande de ses employeurs résistants, se fait réintégrer aux ST comme simple commissaire, pour mieux les renseigner: il se spécialise dans la détection des traîtres et contribue à identifier les groupes Masuy et Paquet qui travaillent pour les services allemands. Il entre dans la clandestinité en juillet 1944 et prend part à la libération de Paris et à celle des Services techniques. Il est réintégré dans ses fonctions le 19 août 1944. Il participe alors à l’arrestation des 28 collaborateurs qu’il a identifiés. Il est titulaire de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre, et de la Médaille de la Résistance, et homologué au grade de commandant. Un rapport d’activité non daté du mouvement Police et Patrie, dont il est un des cofondateurs, précise notamment qu’il prend en novembre 1943, le commandement avec Jean Straumann, Auguste Lamblé et Edgard Philippeau d’une formation para militaire constituée de policiers appartenant à la police d’État, forte de 250 hommes. Il sera, dans ses nouvelles fonctions, le créateur de la Police de l’air à Paris, et le concepteur de nouveaux engins dévolus au maintien de l’ordre.