ROCHEMONT Gustave Louis "Loulou"

Auteur de la fiche : François Carigny

ROCHEMONT Gustave Louis dit « Loulou »

Gustave ROCHEMONT est né à Port au Prince (Haïti) le 29 mars 1904. Électricien de formation, il adhère à la CGT puis au Parti communiste après son embauche dans une usine de Bègles (Gironde) en 1931. II diffuse tracts et journaux et anime également des réunions dans le café-bar tenu par son épouse. En 19381 souscrit un embarquement sur le « Massilia » paquebot qui faisait la ligne Bordeaux-Amérique du Sud, puis est affecté aux « Chargeurs réunis » et revient en Métropole le 10 juin 1940 rescapé du paquebot « Foucauld », coulé à La Pallice (La Rochelle) le même mois. Il reprend un emploi dans une entreprise talençaise, à côté de Bordeaux. Dénoncé comme membre du parti communiste clandestin, il est arrêté par la police française le 10 décembre 1940 et interné au Centre de séjour surveillé de Mérignac, en tant qu’individu dangereux pour l’ordre public.

Son incarcération met son ménage en difficulté financière. Sa femme, Georgette doit bientôt fermer le bar de la rue Pierre Curie. Les dettes s’accumulent alors qu’elle a, à sa charge, son père âgé de 85 ans. Mais le préfet refuse de libérer son mari. Lorsque le 21 octobre 1941, à Bordeaux, l’officier d’intendance allemand Hans Reimers est tué par le communiste Pierre Rebière, le chef de la Kommandantur décide de faire fusiller 50 otages.

Le 23 octobre un premier otage est fusillé. Le lendemain 50 autres otages, cornmunistes et résistants pour la plupart sont sortis des prisons bordelaises et du centre de Mérignac pour être conduits au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalles, où ils sont fusillés par groupe de dix. Parmi eux, « Loulou » ROCHEMONT, âgé de 37 ans. Le nom de ce martyr figure sur le monument aux morts de Martignas-sur-Jalles, et sur les plaques commémoratives du camp de Souge. Tous les ans, depuis 1945, les fosses des fusillés sont abondamment fleuries lors des cérémonies d’hommage qui réunissent près d’un demi-millier de personnes.