ROBERT Maurice, Charles, Wilhelm

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly - Sources Archives Côtes d'Armor 68J9, 2W76, 2W236. Serge Tilly l'Occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-19441, Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire n°10, 2004 et n°11, 2005. Témoignage écrit d'Eugène Le Bell remis à Corentin André, responsable de l'ANACR-22. Etat Civil précisé par la mairie de Nancy. Témoignage et photo recueillis en mars 2011 auprès d'Anne-Marie et d'Albert, les deux enfants de Maurice Robert. Articles dans l'hebdomadaire Le Trégor et dans Le Télégramme.

ROBERT Maurice, Charles, Wilhelm

Né le 4 février 1913 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), fusillé le 22 décembre 1941 au Mont-Valérien à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; marin d’État en cours de reconversion ; membre du réseau CND-Castille. Son père Albert, Léopold, facteur intérimaire né en 1873, épousa Marie Joséphine Brouillard née en 1877. Le 23 mars 1932, Maurice Robert s’engagea pour cinq années dans la Marine nationale. Embarqué à bord du croiseur La Galissonnière puis de l’aviso colonial Le Dumont d’Urville durant la campagne d’Extrême-Orient (1934-1936), il termina quartier-maître timonier, obtenant la médaille coloniale. Maurice Robert épousa le 2 février 1937 Marie Lagadic à Plonéour¬Lanvern (Finistère). Le couple qui demeura Villa Kergroas à Pont¬Labbé (Finistère) eut deux enfants : Anne-Marie, née le 26 septembre 1938, qui enseigna la physique-chimie au lycée Livet de Nantes et Albert, né le 26 novembre 1939, qui fut professeur des Universités à Rennes I. Avant sa mobilisation en 1939, Maurice Robert était en cours de conversion pour devenir courtier en assurances. Prisonnier de guerre en juin 1940, il s’évada, ne rejoignant pas en temps voulu le camp de prisonniers de Coëtquidan (Morbihan). Selon un document en possession de la famille, Maurice Robert fit partie du réseau « Confrérie Notre Dame Castille » (mis en place par le colonel Rémy) comme agent de renseignements. On ne connaît pas les circonstances qui l’amenèrent dans la région de Lannion. Il travailla d’abord quelques jours dans un teillage de lin au lieu-dit Le Joncourt en Ploubezre (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) chez Alexis Henry qui fut condamné à 6 mois de prison pour l’avoir hébergé. A partir du 8 août 1940 il travailla et demeura à Ploulec’h (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) chez Mme Veuve Augustine Le Nair. Le premier groupe de Résistance connu dans la région de Lannion sous le nom du groupe Roger Barbé -Maurice Robert. Ce groupe d’une dizaine de personnes, en liaison avec le réseau Confrérie Notre-Dame Castille en cours de formation à l’automne 1940, avait réussi à faire embaucher un certain nombre de ses membres au camp d’aviation de Servel proche de Lannion, camp occupé par l’armée allemande. Ils parvinrent à relever le plan du camp d’aviation pour le communiquer aux Alliés, à saboter la ligne téléphonique entre le camp d’aviation de Servel et Trébeurden, avant un bombardement sur directive des Alliés, afin de limiter la riposte allemande et de décompter les mouvements d’avions. Les réunions du groupe se tenaient à Ploulec’h chez Madame Le Nair. Les 28 et 29 décembre 1940, le groupe fut démantelé suite à une dénonciation perpétrée par Maurice Dubourg et son gendre Maurice Levavasseur. Maurice Robert fut arrêté le 28 décembre 1940 à 21h, par un gendarme allemand à Ploulec’h chez Madame Augustine Le Nair. Son cas étant disjoint des autres membres du groupe, pour une raison inconnue, Maurice Robert fut détenu à la maison d’arrêt de Fresnes (Seine). Il fut jugé et condamné à la peine de mort pour espionnage au profit de l’ennemi ». Le 22 décembre 1941 à 11h15 il fut fusillé dans la clairière du fort du mont Valérien.  Maurice Robert avait 28 ans. Les autres membres du groupe furent jugés devant la cour martiale de la Luftwaffe à Brest le 12 avril 1941 – Roger Barbé, Jean Jolivet, Lucien Brout, Eugène Le Bell, Pierre Le Roux et Hyacinthe Thétiot furent condamnés à la peine de mort pour espionnage et complot gaulliste. François Querrec et Madame Augustine Le Nair furent condamnés aux travaux forcés.  Le 4 octobre 1941, à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), Roger Barbé fut fusillé. Deux jours plus tard, les six autres condamnés à mort apprennent que leur peine avait été commuée en emprisonnement à perpétuité. Ils furent incarcérés en en forteresses à Rheinbach et à Siegburg. Maurice Robert fut promu au grade de Lieutenant le 7 février 1949 et se verra attribuer la Légion d’Honneur a titre posthume. MLe nom de Maurice Robert figure sur la cloche du mémorial de la France Combattante, au Mont-Valérien. Il fut inhumé au Mémorial du cimetière Parisien, 32, avenue de Verdun en Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) Après la guerre, l’un des dénonciateurs du groupe, Maurice Dubourg, fut jugé et condamné à la peine de mort par contumace et à la confiscation de tous ses biens par la cour de Justice de Rennes (Ille-et-Vilaine) En appel, malgré les témoignages des membres du groupe Barbé-Robert, il fut acquitté.