de La Rochefoucauld Robert
Auteur de la fiche : Jacques de Saint-Victor. Le Figaro du samedi 12 mai 2012
Robert de La Rochefoucauld
ANCIEN agent secret du SOE, les services secrets britanniques, le résistant Robert de La Rochefoucauld vient de s’éteindre à l’âge de 88 ans. Il était chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945 et Médaille de. la Résistance.
Cet excellent cavalier, grand chasseur, a connu une existence héroïque et courageuse, au parcours haut en couleur, à l’image de l’époque très troublée qu’il a connue dans sa jeunesse.
Né en 1923, il avait seize ans lorsque la guerre éclata. Très jeune, il nourrit des sentiments gaullistes et antiallemands. Il rejoint Londres en août 1942, non sans avoir auparavant connu les geôles franquistes. Il est libéré par lés Anglais et, après six mois d’entraînement intensif de commando, il devient un agent du SOE. Il est parachuté dans le maquis du Morvan et détruit à l’explosif une centrale électrique près d’Avallon. il est cependant arrêté par la Gestapo et condamné à mort. Mais il parvient à s’enfuir. Après une course-poursuite digne d’un film de guerre, il parviendra à rejoindre Paris puis retournera à Londres en sous-marin. En mai 1944, il est parachuté en Gironde et réussit l’exploit de faire sauter une poudrerie gardée par les Allemands. A nouveau capturé, incarcéré au fort du Hâ (Bordeaux), il s’en’ évade en quelques minutes après avoir étranglé un gardien… Il revêt son uniforme, prend son arme, et abat les deux soldats du poste de garde ! Il terminera la guerre avec- le réseau Charly, puis il formera des commandos qui partiront pour l’Indochine.
Le nom de Robert de La Rochefoucauld a été cité lors du procès Papon, en 1997, où le vieux résistant avait pris la défense du secrétaire général de la préfecture de Gironde, estimant qu’en 1944 Papou était un des relais locaux de la Résistance. C’est d’ailleurs sous l’identité de Robert de La Rochefoucauld que Maurice Papon s’était réfugié en Suisse en 1999.
de La Rochefoucauld a laissé des Mémoires : « La Liberté c’est mon plaisir (1940-1946) » Ed. Perrin 2002