PONSIN René

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

René PONSIN


Né le 30 septembre 1923 à Coeuvres-et-Valsery (Aisne). Il se marie en 1943, lors d’une permission. Une fille nait de cette union le 29 mars 1944. Il est commis épicier à l’épicerie Hérou, à Ste Brice-sous-Forêt. Il appartient à la mouvance Jeunesse Ouvrière chrétienne, de notoriété publique, sans savoir s’il était vraiment affilié. Il est requis en décembre 1942 pour partir en Allemagne.

En Allemagne, il est affecté à une usine à Cologne. Il fait connaissance de prisonniers de guerre, scouts travaillant à la même usine que lui.

Les activités interdites qui vont lui valoir son arrestation sont de l’ordre de la participation à la messe des prisonniers de guerre à l’intérieur du kommando 624. Il empruntait un costume militaire pour s’infiltrer dans ce camp, participait ainsi à la messe dominicale et à des réunions d’action catholique. Il pouvait ainsi rendre des services aux prisonniers de guerre en envoyant du courrier à leur place car ses courriers étaient moins censurés en tant que Travailleur civil. Il démarra une action catholique en Cologne en lien avec les prisonniers de guerre scouts de ce camp.

Mais les nazis avaient décidé de favoriser et de développer la transformation de prisonniers de guerre en Travailleurs civils. Les prisonniers de guerre perdaient alors la protection de la Convention de Genève liée à leur statut de militaires et procuraient de la main-d’œuvre aux allemands en redevenant simples civils. Pour inciter les prisonniers de guerre à demander cette transformation, et les détourner de toutes velléités de rébellion, les nazis payèrent des prostituées pour les débaucher. Certains ont même reçu des fausses dénonciations venues de France, par lequel leurs femmes les trompaient. A Cologne précisément, dans un de ces camps, une maison-close fut créée, fournies de femmes françaises. La surveillance de médecins allemands n’empêcha pas les maladies de se propager. René Ponsin protesta auprès des autorités allemandes de Cologne. Il obtint gain de cause et elle fut fermée.

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il allait le payer de sa vie car il fut arrêté le 23 septembre 1943 par la Staatspolizei de Cologne. Il fut interrogé à la prison de Cologne.

Il fut déporté le 24 février 1944 au camp de Buchenwald (n°20846) ; transféré au kommando de Dora, puis à celui de Harzungen, puis Hellrich.

Il décéda d’un coup de feu le 22 avril 1945 à Falkenstein (Haut-Palatinat), lors de la marche d’évacuation.