Jamain René

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René Jamain

René JAMAIN

« Mort Pour la France » N°521

(Arrêté du 07 juillet 1994) (Mort en déportation)

René Jean est né à Saint-Agnant-les-Marais (Charente Maritime) le 26 décembre 1915.

Ouvrier Peintre. Célibataire.

Passionné de lecture, il dévore les livres après le Certificat d’Étude Primaires. Il lit avec son dictionnaire à côté de lui. Il étudie aussi le dessin, la peinture dont il est passionné. Il s’intéresse à la philosophie marxiste.

En 1931, il fonde un cercle marxiste à ROCHEFORT qui devient « Jeunesse Communiste » vers 1934, il est adjoint à la direction départementale des Jeunesses Communistes avec FERRE.

En 1936, il part au régiment, au 4lème Régiment d’artillerie. Libéré 4 mois plus tard, en 1938 il est rappelé avec sa classe. La guerre approche !

En juin 1940, son unité est encerclée dans la région de PONTARLIER.

Il se repli vers la Suisse ou il entre se faire désarmer pour ne pas être prisonnier des Allemands.

Il reste en Suisse jusqu’en mars 1941 attendant de pouvoir rentrer. Il travaille à BERNE de son métier.

En mars 1941, il peut rentrer à ROCHEFORT et reprend son travail. Dès son retour, il ne peut supporter l’occupation, sans prendre part à la lutte dans la Résistance.

Fin mars 1941, il prend contact avec la Direction Nationale de Parti Communiste Français à SAINTES au cours d’une rencontre chez le frère de sa mère Alphonse MAGNAUX. Il est investi de la fonction de responsable du triangle de direction pour la région de ROCHEFORT pour l’organisation de Francs Tireurs et du Front National. Méticuleux, patient, il organise et cloisonne les réseaux qui malgré les arrestations travailleront jusqu’à la libération.

 

Son arrestation :

Fin juin 1942, un nouveau responsable national part de PARIS pour prendre contact avec les responsables de secteurs. Il est arrêté avant d’avoir pu détruire une page d’un carnet à cigarette « JOB » sur laquelle figurent les noms de sept responsables. De la ROCHE-SUR-YON, LA ROCHELLE, ST-JEAN D’ANGLELY, SAINTES, JONZAC, ROYAN, ROCHEFORT, René est arrêté le 8 juillet 1942. Il est interrogé durement à la prison de LAFOND à La Rochelle. Il tient bon « se cantonnant à affirmer qu’il vient juste d’être investi de sa fonction mais qu’il n’a pas encore contacté personne » Aucun membre des réseaux dont il à la responsabilité n’est arrêté. Les confrontations en 11octobre avec ses frères se soldent par la négative pour la Gestapo.

 

Sa déportation

Le 23 janvier 1943, il embarque à COMPIEGNE dans les wagons à bestiaux avec ses deux autres frères André et Raymond en direction de l’Allemagne. Le lendemain vers BAR-le-DUC il tente une évasion avec 9 de ses camarades, un seul réussira.

René était conscient de ce que représentait la déportation ayant eu connaissance en 1939 de documents édités par des antifascistes allemands évadés du camp de Saschenhausen aussi, ne cessait-il de mettre en garde ceux qui pensaient ne pas connaître le pire dans la déportation.

 

Au Camp

Il avait le matricule 58024 et fut affecté au kommando HEINKEL au hall 6. Connaissant la technique des lettres, il travaillait sur une chaîne d’avions HENKEIL 177 à peindre lettres et chiffres.

 

La résistance

Son affectation lui permettait de circuler sans se faire remarquer pour des retouches ici et là aussi eut-il la responsabilité d’organiser la Résistance au block 6.

 

En juillet 1944

A la suite de sabotage sur les chaînes HENKEIL 177, les nazis sont furieux et recherchent la direction de l’organisation clandestine. Les mouchards glissés parmi les détenus n’arrivent pas à localiser les responsables. La Gestapo descend en force de BERLIN et décide de frapper en arrêtant certains détenus qui paraissent jouir de la confiance des autres détenus. De juillet à novembre 1944 environ 200 déportés sont torturés dans les locaux prévus à cet effet au camp de Saschenhausen .

Le 11 octobre, 27 camarades dont 3 français sont exécutés. Puis fin novembre et fin décembre 140 seront emmenés on ne sait ou ! A la fin décembre, René était de ceux-ci.

René était sous Lieutenant FFI Médaillé de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre Médaille de la Résistance