Lesage Pierre-Yves

Auteur de la fiche : Claude Pennetier

Pierre, Yves Lesage.

Né le 31 août i917 à Tarbes (Hautes-Pyrénées); mouleur-fondeur; secrétaire  régional des Jeunesses communistes ; résistant; militant communiste des Hautes-Pyrénées et du Var.

Fils de Louis, Henri Lesage, cheminot, militant syndical et conseiller prud’homme, Pierre Lesage entra en 1930 comme apprenti mouleur-fondeur chez un artisan de Tarbes et obtint le diplôme de  meilleur ouvrier de France

II adhéra aux Jeunesses communistes la même année et influencé par son compatriote Jacques Duclos, il rejoignit le Parti communiste en 1933 et devint rapidement secrétaire régional des JC associé au bureau régional du  PC.

Il représenta la Jeunesse communiste dans le comité départemental de lutte  contre le fascisme et prit une part active au mouvement de grève de juin

  1. Ses qualités d’orateur étaient souvent utilisées par Georges Lassalle, secrétaire régional. Au 9e congrès national des JC tenu à Paris les 12 et 13  juillet 1937 , on le chargea, avec Auguste Delaune de la FSGT, du rapport sur  les loisirs et les activités sportives et culturelles. Raymond Guyot l’associa à -la délégation des JC au congrès national du PCF à Arles en  décembre 1937.

Pierre Lesage fut particulièrement actif dans la mobilisation pour l’Espagne  républicaine. 11 organisa des collectes et des convois de ravitaillement.

Le service militaire interrompit son militantisme en 1938. Il fut mobilisé au 17e Train à Toulouse .puis au 2e Hussard de Tarbes. Fin août 1939 il partit pour le front du Nord et de Lorraine avec le 71 e GRD1  issu du 2e  Hussards, il vécut !’offensive allemande du 10 mai 1940 et participa aux combats de la Meuse. Fait prisonnier le 17 juin et interné au camp de  Longvic, près de- Dijon, d’où il s’évada fin août à la veille du- transfert en  Allemagne.

Démobilisé à Tarbes début septembre 1940, Pierre Lesage entra en contact avec Pierre Lassalle responsable du PC clandestin qui le chargea de reconstituer les Jeunesses communistes. Menacé d’arrestation, ll fut envoyé à Toulouse en février 1941 pour occuper la fonction de commissaire aux effectifs. En novembre 1941, une vague d’arrestations provoqua son départ  pour Arudy (Basses-Pyrénées) où il travailla comme mouleur à la Fonderie Messier qui fabriquait des trains d’atterrissage pour les avions allemands.

Une convocation à -la gendarmerie lui fit craindre que les actes de sabotages qu’il pratiquait avec ses compagnons d’atelier soient découverts. II se rendit à Tarbes et fut embauché comme mouleur-fondeur aux usines Hispano-Suiza, à la fabrication de culasses et carters de moteurs d’avions pour l’Allemagne. En contact avec les organisations clandestines de l’usine, il organisa le sabotage de la production tout en assurant la distribution de tracts et de journaux clandestins. Un document autobiographique évoque, sans précision de mois,  en 1942 (pour ce qui est de la fonderie), une grève contre lâ. relève_ qui paralysa toute l’usine’. Lesage participa à la formation, à Tarbes, en octobre 1942,à la formation  du premier groupe de ville des FTPF.   qui se chargea des inscriptions sur la voie .publique et de  ta récupération de matériel divers, d’explosifs et de cartes d’alimentation. En août 1943;  un transport d’armes ayant été intercepté par la police, il rejoignit le maquis de Nay (Basses-Pyrénées) et participa à l’attaque de la gendarmerie  locale. Il s’enfuit en passant par Bagnères-de-Bigorre pour se faire soigner et rejoignit le maquis d’Esparros (Hautes-Pyrénées).

Deux semaines plus tard  la direction des F T P F. l’envoya à Lyon et l’affecta à l’équipe spéciale centrale de l’état-major interrégional de la zone sud.

Cette équipe était chargée des missions difficiles. Après l’arrestation de la plupart des membres de l’état-major par Klaus Barbie et la Gestapo;

Pierre Lesage, dit Jean, fut chargé d’organiser les rescapés de la rafle et de la mettre à Iabri dans un maquis de la vallée de l’Azergue.  Le 12 juillet 1944, une  mission à Lyon s’acheva par son arrestation par la Gestapo et son emprisonnement au quartier général de la Milice où oeuvrait  Paul Touvier. Fendant trente-six jours il endura les pires souffrances morales et physiques. Le 17 août, ii profita de la paniqué provoquée par le  débarquement allié en Provence pour s’évader.

Transféré à Saint-Étienne, il fut incorporé à la 301e compagnie FTPF et fit partie du premier détachement qui entra à Lyon à l’aube du 3 septembre. Son  unité partit pour le front des Alpes et forma le 2e Bataillon du 99e RIA.

Lesage était sous­

Le Parti communiste lui demanda de se faire démobiliser et de. rejoindre  Tarbes où il. devint président départemental: de f UJRF et le secrétaire fédéral du PCF à l’éducation et au travail de masse. Sa santé, affaiblie par  les souffrances et les privations, ne lui permit pas de poursuivre son

activité militante.

Lesage partit pour Marseille puis Lyon où fil exerça diverses activités professionnelles, notamment démarcheur pour une société de capitalisation  puis pompiste aux Établissements Desmarais à Collonge-au-Mont-d’Or où il  assura le secrétariat du syndicat CGT . En 1960, il fut embauché aux

chantiers navals Deschamps à Saint-Raphaël (Var) et devint délégué du personnel. Secrétaire de la section communiste de Saint-Raphaël-Fréjus-Le  Muy, il se présenta à plusieurs élections municipales- (tête de-liste à Saint-Raphaël), cantonales et législatives (suppléant). 3 Les aléas du militantisme syndical et politique l’obligent, une fois encore, à opter pour  un changement 2 écrit-il dans un document autobiographique, ajoutant plus  loin qu’il était 3 membre du PCF, depuis 1933; pratiquement sans interruption, sauf pendant de brèves périodes, dues à des difficultés  d’approche et de contact, avec les organisations locales. 2. En 1969, il  partit avec sa femme et ses cinq enfants à Kourou (Guyanne)l où il travailla  à la base spatiale. En 1972; il devint chef d’entretien dans une chaîne hôtelière en Guadeloupe. Six ans plus tard, il fut embauché comme directeur technique aux Établissements Thermaux de Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme) puis en  démissionna en 1978 et prit sa retraite. Retiré à Mauvezin (Hautes-Pyrénées), militant de la cellule communiste locale, il s’installa  finalement à Trans-en-Provence (Var) et fut vice-président du secteur de  Draguignan de l’ANACR et membre de l’Amicale des vétérans du PCF. La  Fédération du Rhône de l’ANACR le cita comme témoin à charge lors du procès  de Klaus Barbie, à Lyon, en 1987 et Îe procureur général en fit un témoin de l’accusation au procès de Paul Touvier  à Versailles, en 1994

Son épouse, née Charlotte Avezac, était membre du PCF depuis 1944.

OEUVRE: Pierre Lesage est l’auteur de deux manuscrits inédits sur les procès  de Barbie et de Touvier.

 

SOURCES : Attestation de résistance signée par Auguste Lassus,  pour le liquidateur du Front national, 17 juin 1956- — Attestation de résistance signée par Boris Guimpel, pour le liquidateur du Front national,  9 juillet 1958.

4e période (1914-1939 OUVRIER 085073 7000 signes.