PIGANIOL Pierre

Auteur de la fiche : Marc Fineltin : Ces quelques mots du parcours en Résistance de Pierre PIGANIOL sont tirés du livre d’Alain VINCENOT « La France Résistante Histoires de Héros ordinaires » - paru en janvier 2004 aux Éditions des Syrtes

Pierre PIGANIOL

Né le 10 janvier 1915 à Chambéry en 1938 agrégé de Normale Sup. Sciences il est appelé sous les drapeaux. Après la drôle de guerre il échoue à Pailloles dans le Lot-et-Garonne. Un groupe de jeunes officiers décident après le 18 juin 1940 de poursuivre la lutte. Pierre PIGANIOL, un autre normalien promotion 1933 Raymond CROLAND, Roger WARIN officier d’active et Stanislas MANGIN fils du général. Les 2 premiers resteront en France, les deux autres rejoindront Londres.

Retour à Paris Pierre PIGANIOL et Raymond CROLAND retrouvent leurs laboratoires à l’école normale supérieure, rue d’Ulm. Dès octobre 1940 des agents envoyés par Roger VARIN, probablement encore en zone libre, recueillent les informations et les transmettent au réseau Ali-Tir situé en zone sud et agissant pour le compte de la France Libre.

Roger WARIN devenu WYBOT rejoindra à Londres le B.C.R.A. dirigé par André DEWAVRIN alias « Colonel PASSY » . Pierre PIGANIOL et Raymond CROLAND, dans leurs laboratoires respectifs, travaillent de façon à ce que l’un puisse remplacer l’autre immédiatement en cas de problème. Ils recherchent les renseignements dans tous les domaines susceptibles d’intéresser Londres sur la situation française et son évolution. Ils appellent leur réseau Vélite, les anglais par la suite lui donneront le nom de Thermopyles. En liaison avec André FRANCOIS, Lise et Annette BLOSSER, ils réussissent à cerner le potentiel allemand.

Vélite recrute des agents à plein temps, se développe, l’importance des renseignements recueillis demande un tri : Charles CORBIER et sa femme Anne se chargent du travail.

Les liaisons radio se développent, Vélite est rattaché à la centrale de transmission Prométhée qui deviendra par la suite Praxitèle. Son chef Guy DUBOÿS sera déporté et remplacé par Jean GUYOT alias « Périclès » directeur de la société Entrepose.

En 1944 les Allemands arrêtent Yvan de COLOMBELLE et Raymond CROLAND qui mourront avant la capitulation de l’Allemagne. Pierre PIGANIOL entame alors la vie difficile de clandestin. Par hasard dans un train, bourré d’officiers allemands, il rencontre des relations de sa vie de chercheurs, il passe au travers pour se trouver face à Roger BEAURIN chargé de responsabilités aux jeunesses chrétiennes. Pierre PIGANIOL consacrera un an à la Libération, pour la liquidation du réseau, plus de 1000 personnes à démobiliser, enregistrer les états de services, avertir les familles des disparus, proposer les décorations etc.

Il tient à signaler le courage d’une étudiante de l’école de Sèvres, Françoise DUPONT , qui arrêtée le 19 février 1944 a fait 7 tentatives d’évasions pour être finalement libérée le 1er mars 1945.