PETOT Pierre

Auteur de la fiche : Caroline LAGARDE

Pierre PETOT

Muni d’un diplôme acquis dans une excellente école technique, Pierre PETOT rallie l’aviation où il est engagé pour la durée de la guerre, il sillonnera la zone occupée. Démobilisé, il regagne TROYES, reprend son travail. Il a un peu plus de 20 ans. Il entend parler de résistance par un ami de ses parents, rencontre MONTENOT et LAPLANCHE, futures grandes figures de Libé-Nord. Ils décident de créer un maquis, à quatre, car ils avaient embarqué le grand-père !

Cette improvisation leur vaut d’être repérés… Ils regagnent TROYES et le travail leur donnait une bonne couverture. Pierre PETOT rencontre Gabriel THIERRY et GOUAILLE, cest l’encrage à Libération-Nord.

On lui confie tout de suite une mission à risques : aller chercher le journal « Libération » rue de la Boëtie… … « Je mettais les journaux dans le wagon de marchandises et m’installais tranquillement dans un compartiment, cela marcha un temps, mais hasard ? Dénonciation ? Les contrôles d’identité se rapprochaient et me faisaient froid dans le dos… jusqu’ au jour, où en descendant du train en gare de TROYES, je tombe sur la gestapo qui vérifiait les identités. Bien entendu j’abandonne les journaux, ma carte d’identité est particulièrement épluchée Il fut décidé que jarrêterai mes petits voyages touristiques ! »…

Ayant échappé au S.T.O, en se sauvant de la Kommandantur, mais démasqué, il est obligé de prendre le maquis hiver 42, dans les bois d’ASSENCIERES avec un autre de Libé-Nord : CHOCQUART. Deux, trois mois dans une cabane en tôle dans cet hiver polaire, avec pour tout ravitaillement ce que leur apportait le père Antoine – Hommage à lui, car cet agriculteur a rendu les plus éminents services à la Résistance. Là c’était le froid, c’était la peur aussi, dès qu’un bruit se profilait

L’humour reprend ses droits, LAPLANCHE pense que des armes sont cachées dans une ferme… où des soldats allemands s’étaient réfugiés en 40. Qui LAPLANCHE désigne-t-il ? PETOT. Le voilà parti à la recherche du trésor, que trouve-t-il ? deux Lebel !

Mais les affaires sarrangent grâce aux B.O.A. Pierre PETOT participe avec les Commandos M à la réception d’importants parachutages d’armes et de médicaments. Repérés, c’est le départ pour une autre cachette : dans les bois ; dénoncés suite à l’interrogatoire d’un non résistant qui avait été d’une grande et imprudente curiosité, au petit matin les Allemands cernent le bois. Il faut se sauver, un camarade qui protégeait la retraite est tué. En slip et en chaussettes, ne pouvant marcher que la nuit, Pierre PETOT marchera ainsi 3 nuits pour gagner une planque.

Ce sera ensuite limplantation à ce qui deviendra le fief de Libé-Nord : MONTAIGU LAINES AUX BOIS, lieu qui sera renforcé par ceux de BAYEL dont Abel THIERRY.

Des pilotes Anglais tombent, sont brûlés, il faut les récupérer, les transporter dans une clinique ouverte à la Résistance, les cacher ailleurs ensuite, leur fournir des identités : Pierre PETOT sera de toutes ces opérations. Eté 44, Pierre PETOT et ses camarades (certains y laisseront leur vie) contournent le département pour gagner le Sud, regroupement ordonné par le Général de GAULLE. PETOT et un autre de Libé-Nord sont désignés pour représenter le mouvement dans une section franche. Avec quelques camarades de Libé-Nord, ils ouvrent ce qui deviendra un haut lieu de la Résistance Auboise : la ferme de REVEILLON. Ce sera ensuite le ralliement au 131 RI. Ils libèrent CHATILLON. Et dans des conditions aussi périlleuses que rocambolesques, Pierre PETOT avec un copain regagnent TROYES, affublés d’un Allemand qu’ils avaient capturé mais qui vraisemblablement était déserteur. L’Allemand « Walter » qui du reste leur sauvera la vie en les prévenant de l’arrivée de chars d’assaut Allemands alors qu’ils s’étaient arrêtés, épuisés par la canicule de lété 44. Je cite Pierre PETOT : « On est resté trois jours et trois nuits sans manger, sans

boire .le matin on suçait la rosée des feuilles… »

Retour à MONTAIGU, et de là, participation à la libération de TROYES qui vaudra à Pierre PETOT la médaille militaire avec citation. Mais un des faits qui marquera particulièrement Pierre PETOT, autant qu’il le réjouit, cest larrestation du Général Allemand ARNDT, exécutée par trois autres de Libé-Nord : Les frères CAYREL et François FOURNIER.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur Pierre PETOT, qui la guerre terminée, perfectionna ses connaissances, apprit l’anglais, ce qui lui permit de se faire une situation élevée dans le domaine des machines à bonneterie et l’amena à parcourir le monde pour leur implantation et leur entretien. Mais avant ce parcours, la guerre terminée sur le sol Français, Pierre PETOT s’engagea pour deux ans dans l’aviation et partit pour DAKAR

C’est donc avec la même modestie qu’il nous a quittés, dans un soleil glacial d’hiver, comme celui qui devait régner sur les bois d’Assencières.