KHAN-FARELLE Pierre "Pierre"

Libération

Auteur de la fiche : Sources : Article de Laurent Douzou – Journal Le Monde du 4/02/2000

Pierre KHAN-FARELLE

Né le 18 janvier 1906, Pierre KHAN-FARELLE , industriel parisien, il se replie en zone Sud après l’armistice. Dès 1941 il entre en contact avec le mouvement « Combat » dont il diffuse le Journal clandestin. En septembre 1942 il devient permanent du mouvement « Libération » et sous le pseudonyme de Pierre il crée un service de Faux-papiers.

Intelligemment structuré ce service passe rapidement du stade artisanal au stade industriel. Son activité s’exerce dans tous les domaines ou des « pièces d’identité » sont nécessaires aux proscrits pour survivre : Fausses pièces d’identité allant de la carte d’identité aux cartes de police, en passant par les papiers allemands et les diverses autorisations de circuler. Il confectionne aussi d’après par exemple des listes de décès de « fausse identité à couverture légale »,: cartes d’alimentation, de textile, de tabac, faux certificats de démobilisation, faux actes de naissances…etc. En 1944, le degré d’élaboration de ce service, devenu celui des M.U.R. (Mouvements Unis de Résistance) est tel que des trousses de faux papiers sont confectionnées à l’usage des groupements de réfractaires, des juifs traqués et, de manière générale, de tous ceux qui doivent vivre sous une fausse identité. Aussi complètes que variées, d’un emploi facile (des notes explicatives y étaient jointes), ces trousses du parfait faussaire sont de petits laboratoires de campagne, contenant le matériel nécessaire à la réalisation de cinquante jeux d’identité. Elles sont fabriquées à la cadence de quatre ou cinq par jour. Le talent exceptionnel d’organisateur de Pierre KHAN-FARELLE  dota le mouvement « Libération-Sud » et, plus tard toute la Résistance dans son ensemble, d’un instrument extrêmement efficace à la disposition de toutes les autres branches de l’action. Il contribua ainsi à sauver bien des vies parmi les exclus et les persécutés de la France des années noires.

Il est arrêté le 18 mai 1944 et déporté à Dachau.

A son retour il a publié le récit de son arrestation et de sa vie concentrationnaire dans la quotidien Aurore à partir du 24 avril 1945.

Discret il s’était retiré après sa retraite dans le Lubéron où il est mort à 94 ans le 1er février 2000.

Il était grand officier de la Légion d’honneur et médaillé de la Résistance avec Rosette.