de CHEVIGNÉ Pierre

Auteur de la fiche : D’après Philippe Lacarrière : « Les volontaires de l’aube » Editions du Félin, 1999

Pierre de CHEVIGNÉ

Bel exemple de volonté et de refus de l’inacceptable.

Hiver 1939, Pierre de CHEVIGNÉ a trente ans. Il est capitaine de corps Francs du 127ème régiment d’infanterie qui est en « sonnette » devant la ligne Maginot. Il monte à l’assaut d’un poste allemand dans la neige et le froid. Les mitrailleuses ennemies sont au-delà du champ de mines qu’il faut franchir. Une pluie de grenades. C’est l’échec. Des quatre officiers, deux sont tués, le troisième est blessé, lui-même a la jambe et la cheville criblées d’éclats. Les deux tiers de l’effectif sont mis hors de combat. Il faut battre en retraite. Il est hospitalisé. Le 10 mai 1940, il apprend la percée allemande en Belgique et demande à rejoindre son régiment dans l’Aisne. Plusieurs assauts allemands sont rejetés mais le 10 juin le front craque. Pierre cherche à regrouper ses hommes. Un escadron de char commandé par le capitaine Billote et un bataillon d’infanterie portée se trouvent également isolés. Les officiers se concertent. Ils n’ont pas d’ordre de l’autorité supérieure et décident de contre attaquer ensemble. Une nouvelle fois, Pierre est blessé, au cou, au poumon et à la main. Il doit être évacué. Il est soigné à Dax et aussitôt demande à quitter l’hôpital.  Alors que chacun cherche à rentrer chez soi, Pierre cherche à gagner l’Angleterre. Seule une infirmière le félicite. Il refuse pour la première fois l’armistice et ne fait aucune confiance à l’Allemagne nazie. Il s’enquiert sur les navires en partance à St Jean-de-Luz et Bayonne et apprend que des cargos polonais embarquent soldats anglais et polonais pour l’Angleterre. Par chance il connaît le major qui contrôle l’accès aux navires et se glisse à bord. Il débarque à Plymouth et apprend que l’appel du général de GAULLE. Avec Lionel de MARMIER il gagne Londres et se met à ses ordres. Il est envoyé au Moyen Orient où il met sur pied le 1er régiment d’infanterie de marine qui sera engagé à Tobrouk. Promu lieutenant colonel, il commande la brigade coloniale pendant la campagne de Syrie. Il est blessé pour la troisième fois devant Damas et est nommé chef d’état major du général CATROUX, haut-commissaire. En 1942, il est désigné pour prendre la tête de la mission militaire au Pentagone et se rend à Fort de France en 1943 pour recevoir de l’amiral ROBERT, le ralliement des Antilles française à la France qui combat.

A la Libération il est l’adjoint du général Kœnig et rejoint l’état major particulier du Général de GAULLE.