BRISDOUX GALLONI d’ISTRIA. Pierre

Auteur de la fiche : François Fouré : Sources : Philippe Lacarrière "Les volontaires de l'Aube" Editions du Félin, 1999

Pierre BRISDOUX GALLONI d’ISTRIA.

Pierre BRISDOUX GALLONI d’ISTRIA a 22 ans en 1940. Né à Alger il est sous lieutenant pilote dans l’armée de l’air au centre d’instruction de Chartres qui est replié sur Cazeaux.

Une première tentative pour gagner l’Angleterre par avion ne réussie pas. Son unité est alors affectée à la défense de la frontière franco italienne puis elle est regroupée à Perpignan. Démobilisé en août 1940, il regagne Paris toujours décidé à passer en Angleterre. Le 20 novembre, accompagné par son ami l’aspirant aviateur LOUCHET, il quitte Paris et passe la ligne de démarcation à Avord. Tous deux arrivent à Marseille.

Les deux amis s’embarquent pour Oran et arrivent à Colomb Bechar. LOUCHET se fait engager aux chemins de fer transsahariens. BRISDOUX quant à lui gagne Niamey d’où il espère passer au Nigeria. Mais la police locale l’en empêche et il doit retourner sur l’Algérie. Remontant vers le nord, il s’arrête de nouveau à Colomb Bechar où il retrouve son ami LOUCHET en janvier 1941. Il y rencontre aussi le commandant LANUSSE, officier des affaires indigènes, accompagné de trois Marocains et qui cherche aussi à rejoindre la France Libre. Un quatrième militaire, l’aspirant JOURDAIN, se joint à eux. Ensemble, ils cherchent à rejoindre le Tchad en voitures par le désert du Tibesti. Après de nombreux contrôles, avec l’aide de complicités qui les ravitaillent, ils passent In Salah, Arak et le massif du Hoggar, puis les postes de Djanet et In Ezzane. Ils arrivent enfin à la partie la plus difficile de l’expédition, la traversée du désert du Ténéré qui s’étend du nord du Niger à la limite du Tchad.

Le manque d’eau devient dramatique, non seulement pour les hommes mais aussi pour le radiateur du véhicule. Le pont arrière de la voiture casse. Ils sont bientôt arrêtés par un groupe de méharistes en patrouille sur la frontière. Au loin sur les dunes, deux méharistes Tchadiens surveillent le groupe. Profitant de l’inattention de leurs gardes les quatre officiers et les trois Marocains parviennent à s’échapper à pieds. Ils sont suivis à distance par les deux méharistes Tchadiens qui partent chercher quatre autres dromadaires.

Le groupe ainsi monté arrive enfin au poste de Wour où le capitaine SARRAZC les accueille en les informant que tout le Tchad est au courant de leur aventure grâce à l’interception les messages radio des unités lancées à leur recherche. Quelques jours plus tard, reposés après une course folle de plusieurs milliers de kilomètres dans le désert, ils partent pour le poste de Zouar où le général De GAULLE de passage à Fort Lamy s’est déplacé spécialement pour les accueillir.

LOUCHET trouvera la mort en combat aérien dans les FAFL à El-Alamein.

JOURDAIN sera tué en Tunisie en service aérien commandé.

BRISDOUX sera tué au combat le 8 décembre 1944 aux commandes d’un Typhoon au dessus des Pays Bas.