de SCITIVEAUX Philippe

Auteur de la fiche : François Fouré

Philippe de SCITIVEAUX

Pilote de chasse de l’aéronavale, l’enseigne de vaisseau Philippe de SCITIVEAUX n’a que vingt cinq ans en 1940. Le 10 mai, lors d’une mission d’escorte à bord de son Potez 631, il poursuit un Junkers 52, le combat s’engage et il abat l’avion ennemi, mais au retour il ne sent plus son bras droit. Il parvient à se poser à Calais. Son appareil est criblé d’impacts. Quant à son bras, les médecins militaires le condamnent et se préparent à amputer le jeune officier. Mais le 21 mai il est évacué sur l’hôpital de Boulogne. Avec son bras plâtré menacé de gangrène gazeuse, il réussi à s’habiller et à sortir de l’hôpital sans se faire remarquer. Il refuse la captivité qui s’annonce. Il rode sur le port et remarque un remorqueur belge. Avec six ou sept marins français, il arrive à prendre la mer et gagne l’Angleterre.

Heureusement, les médecins anglais soignent son bras avec la méthode du plâtre espagnol. Le 11 juin, nanti d’une permission, il regagne la France. Le 12 avec sa femme il décide de gagner Bordeaux.

Parce qu’il est militaire, lui seul peut embarquer à bord du Président Honduce, chalutier armé en chasseur de sous marins et gagne Gibraltar.

Son bras guéri, il est transformé sur Hurricane puis sur Spitfire au 340 squadron de la RAF ‘Ile de France’. Le 10 avril 1942, il est abattu à 18 000 pieds mais peut sauter en parachute. Les allemands le trouvent évanoui dans les branches d’un arbre. Rétabli, il est envoyé en Oflag. Par trois fois il tente l’évasion. Par trois fois il est repris et écope d’un mois de cellule. Il fait parti de ce groupe de quatre vingt officiers qui creusent un tunnel pour la grande évasion racontée au cinéma. Mais il est changé de camp trois jours avant la date fixée pour la fuite. Sa quatrième évasion réussit en mars 1945 et il gagne les lignes alliées peu de temps avant la fin des hostilités.

D’un tempérament audacieux Philippe de SCITIVEAUX considérait qu’il avait un compte à régler avec les Allemands parce qu’ils avaient tué son père lors de la première guerre mondiale.

Sources : Philippe Lacarrière « Les volontaires de l’Aube » Editions du Félin, 1999