SCHIMPFF Paul ""Colonel Lecor". "

Auteur de la fiche : Archives nationales, 72 AJ : témoignages de JOVIGNOT, Savourey, PERGAUD + 46 Mi 7 (interrogatoire de PERGAUD).

Paul SCHIMPFF

Est né le 7 avril 1892 à Conflans en Jarnisy (Meurthe-et-Moselle). Son père, Alsacien, avait opté en 1872 pour la Nationalité Française. Incorporé en 1912, il intègre en 1913 l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. Grièvement blessé en 1914 lors des premiers jours de la guerre, il termine la guerre comme engagé volontaire dans son unité, le 1er BCP. Après la guerre il est en poste au Maroc, puis en Rhénanie et dans la Ruhr occupée. Chef de bataillon en 1925, il quitte l’armée en 1926 pour entreprend une carrière civile, principalement comme responsable financier de la Ligne de Défense contre les Chemins de Fer. Il continue activement à défendre les intérêts de ses anciens Chasseurs et préside une société de tir.

En 1940, Paul SCHIMPFF est Lieutenant-colonel affecté au 69e Bataillon de chasseurs à pied. Il fait partie du corps expéditionnaire envoyé à Narvik, mais l’échec de l’opération ramène son navire en France où il participe aux combats de la Somme, où il est fait prisonnier. Libéré en janvier 41 en raison de son invalidité contractée en 1914, il ne fait pas secret de ses sentiments antigermaniques.

Il serait entré à Ceux de la Libération en août 1942 par l’intermédiaire de Raymond JOVIGNOT, comme lui ancien des Chasseurs. A la suite d’un voyage de Maurice RIPOCHE, retranché en zone Sud, à Paris, l’organisation militaire passe au premier plan et se trouve confiée à Paul SCHIMPFF (« colonel Lecor »). Toute la région militaire de Paris est placée sous sa responsabilité. A la demande de Shimpff, JOVIGNOT va étudier la possibilité de mettre au point des lance-flammes dont la fabrication devait être assuré par les Etablissements Philippe et Pain (Montrouge) et par les Etablissements JOVIGNOT. Ce projet ne verra pas le jour. SCHIMPFF demande également à Henri PERGAUD, son adjoint, de lui fournir les plans des réseaux ferrés avec les emplacements des tranchées et des signaux d’arrêt. Ils mettent alors au point un plan pour bloquer les transports militaires allemands.

Il dispose d’un bureau chez Kohn, administrateur de biens, au n°11 de l’avenue de l’Opéra, à Paris, où il réunit son Etat Major. C’est là que Paul SCHIMPFF est arrêté le 28 avril par la Gestapo. Il parvient à s’évader de l’hôtel Cayré le soir même de son arrestation puis il envoie un rapport à Roger COQUOIN, qui conduit CDLL depuis l’arrestation de Maurice RIPOCHE, dans lequel il explique la trahison dont il aurait été victime de la part de son secrétaire, agent passé à l’ennemi. De fait, l’arrestation de SCHIMPFF entraîne un important coup de filet parmi les chefs des sections militaires de Paris.

En cavale, Paul SCHIMPFF est finalement arrêté alors qu’il s’apprête à franchir la frontière espagnole le 20 septembre 43. Transféré à Fresnes, il est déporté à Buchenwald en janvier 1944. A l’approche des Alliés, les SS commencent à vider le camp: ce seront les ‘marches de la mort’ dont Paul SCHIMPFF sera l’une des victimes: parti vers le 7 avril 1945 il parcourt à pied environ 350 km, jusqu’en Haute Bavière où une colonne de chars US le libère très affaibli le 23 avril 45. Il est accueilli le 2 mai au Val de Grâce où il décède d’épuisement et de fièvre typhoïde le 17 mai 45, non sans avoir eu le temps d’écrire au Ministre de la Guerre pour défendre les intérêts des familles de ses officiers morts en déportation.

Décorations :

Officier Légion d’Honneur, Croix de Guerre 14-18, Croix de Guerre 39-45, Croix combattant volontaire, Croix des services volontaires