Paul PEYRAT, Jacques-Jean PILLIEN et Yves LE CARBOULEC

Auteur de la fiche : François Fouré : Source : D’après Philippe Lacarrière : « Les volontaires de l’aube » Editions du Félin, 1999

Paul PEYRAT, Jacques-Jean PILLIEN et Yves LE CARBOULEC

6 mars 1942, le cargo Gabriel-Guist’Hau accompagné par le Cévennes, le Roubaisien, le Paramé et le Téméraire fait parti du convoi K69 de la flotte de Vichy. Venant de Casablanca et se dirigeant vers Oran, les navires sont escortés par le patrouilleur la Toulonnaise. Arrivé devant Gibraltar, le convoi en croise deux autres, les R69 et R 67 qui se dirigent d’Oran vers Casablanca escortés par la Sétoise et l’Engageante Soudain trois hommes se présentent sur la passerelle du Guist’Hau et apostrophent le capitaine pour lui intimer l’ordre de gagner le port anglais. Les trois conjurés s’appellent Paul PEYRAT, Jacques-Jean PILLIEN, Yves LE CARBOULEC respectivement âgés de vingt et un, dix-sept et dix-huit ans. Le bâtiment met le cap sur Gibraltar, mais le capitaine profitant d’un moment d’inattention des trois hommes, descend en salle des machines et ordonne aux mécaniciens de stopper le navire. Des coups de feu sont échangés. La Toulonnaise ayant signalé la fuite d’un de ses navires à la Sétoise et l’Engageante, ces deux bâtiments rallient Guist’Hau en même temps que deux corvettes anglaises. Paul PEYRAT et Jacques-Jean PILLIEN comprenant qu’ils ne sont pas suivis par l’équipage du cargo, décident de se jeter à l’eau pour tenter de gagner les corvettes anglaises. Ils n’y arriveront pas et seront repêchés par les bâtiments français.

L’enquête a immédiatement établi que les nommés Paul PEYRAT et Jacques-Jean PILLIEN, matelots à bord du Guit’Hau, avaient tenté de se rendre maîtres du bâtiment pour le livrer aux Anglais. Ils sont condamnés à mort le 13 mars. Le recours en grâce déposé par les avocats sera rejeté par le maréchal Pétain. Ils seront fusillés le 23 mars 1942 à sept heure du matin dans la carrière des tuileries de Roseville à Mers El-Kébir. Yves LE CARBOULEC convaincu de complicité sera condamné au bagne à Constantine d’où il est libéré le 31 janvier 1943, après le débarquement anglo américain en Afrique du Nord.

L’entrée en guerre de l’Afrique du nord conduit la révision du procès. Le 10 février 1944, la cour d’appel d’Alger annule le jugement du tribunal maritime du 13 mars 1943 concernant Paul PEYRAT et Jacques-Jean PILLIEN. La motivation patriotique de leur acte se trouve ainsi reconnu.