VERGEZ Pascal

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Pascal VERGEZ


Né le 17 mars 1910 à Aucun (Hautes-Pyrénées). Il est ordonné prêtre le 2 juillet 1935. Il est nommé professeur au petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre. De 1931 à 1932, il effectue son service militaire à Brive-la-Gaillarde, au 126ème régiment d’Infanterie. En septembre 1939, il est mobilisé à la déclaration de guerre, il est fait prisonnier.

En Allemagne, il est prisonnier de guerre au stalag IV à Mühlberg-sur-Elbe. En janvier 1941, il est désigné pour un kommando à Halle, pour y effectuer de gros travaux. En décembre 1941, il est employé à la Bunawerk à Schkopau, où il devient aumônier de son kommando. Ce kommando a été dissous le 3 juillet, 180 sur 200 sont devenus « Travailleurs libres ». Il accepte de devenir Travailleur libre pour continuer son ministère, et se rend compte que les promesses d’aumônerie des Travailleurs français sont fallacieuses. Il décrit la situation qui lui est faite dans une lettre adressée à l’aumônerie générale des prisonniers de guerre, écrite le 18 juillet 1943 : « L’officier de contrôle de Merseburg lui a affirmé qu’il avait reçu des instructions du stalag suivant lesquelles je pouvais accepter de devenir Travailleur libre en remplissant auprès de mes camarades le même ministère ; or de tout cela il n’y a rien de fait ; et le délégué français (en fait devenu un rouage des allemands) a nettement précisé que dans ce camp toute manifestation était interdite, politique ou religieuse. Il m’a même conseillé de ne pas célébrer la messe, même en privé… ».

Les activités interdites sont liées à l’exercice de son ministère. En tant que prêtre, il se rend présent le dimanche, seul jour libre, aux 8 ou 10 000 Français travaillant dans cette région. « …Je ne crois pas m’être trompé en acceptant de devenir Travailleur libre, mais je voudrais qu’il soit possible aussi d’exercer officiellement les fonctions de mon ministère ». Il a le souci de tous : les séminaristes, les jocistes, les ingénieurs chimistes, et tous les autres.

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 20 septembre 1944, à la baraque des chimistes, à la Buna-Werke de Schkopau-Merseburg. Il est amené à la Gestapo de Halle. Il est condamné pour avoir dit la messe sans autorisation et pour avoir fait de la propagande religieuse : « nur für kirkliche Gelegenheiten », fut-il répondu  à Jean Lecerf, compagnon de Pascal Vergez, venu s’enquérir des motifs d’arrestation de celui-ci auprès du responsable de la Gestapo de Merseburg. Tous les militants catholiques subirent de nombreux sévices pendant leur emprisonnement au Polizei-Praesidium de Halle.

Il est envoyé le 21 novembre au camp disciplinaire de Spergau ; puis transféré à Zöschen.

Il décède le 12 décembre 1944, atteint de typhus et après une séance de flagellation.