MIQUEL-MONCOMBLE Monique

Alliance

Auteur de la fiche : CAR — La Voix de la Résistance, n°262, septembre 2011

Monique MIQUEL-MONCOMBLE

En 1940, Monique (Micheline, Thérèse) MONCOMBLE habite en Normandie, près de Dieppe. Son père est sous les drapeaux. Parlant parfaitement l’anglais, il est affecté comme interprète auprès d’une unité britannique. Après la débâcle, il se retrouve en Angleterre, sans que son épouse et sa fille sachent quel a été son sort.

Elles partent, comme beaucoup de Français, sur les routes de France, trouvent refuge à Vic­-sur-Cère, dans le Cantal. La vie s’organise. Suivant les traces de son père, elle-même et sa mère effectuent déjà des tâches pour la Résistance, sous l’apparence d’une vie sans histoire : l’école, les camarades. Mais, grâce à son jeune âge, elle devient un agent de liaison peu soupçonnable aux yeux de la Gestapo. À bicyclette, elle porte des messages et cherche à recueillir de nombreuses informations. Son rôle s’est renforcé en juin 1943 lorsqu’elle porte secours aux agents et réalise des fausses pièces d’identité.

De son côté, Roger MONCOMBLE (pseudo Bichon), l’un des résistants de la première heure, a rejoint le célèbre réseau de renseignement « Alliance » et œuvre en France dans la clandestinité. Il sera interpellé par les Allemands, arrêté, torturé et déporté sans avoir parlé. Il reviendra de Neuengamme anéanti, mais vivant.

Après la libération du Cantal, Monique se marie, devient Madame Miguel et a 4 enfants. Et pourtant, elle se lance dans l’aviation, une passion tenace. « En 1940, en Normandie, j’avais les yeux rivés sur le ciel : les avions, les combats aériens me fascinaient au point que je refusais de me mettre à l’abri. Je me suis juré de voler, moi aussi. ». Elle devient pilote de voltige, passe sa qualification montagne, organise des meetings aériens, tout en élevant ses enfants, et en gérant l’auto-école.

Mais la Résistance l’a marquée pour la vie. Après la dissolution de l’association de « survivance » du réseau « Alliance » de Marie-Madeleine Fourcade, elle souhaite entretenir la flamme, maintenir les liens, veiller sur les familles des résistants disparus. Pour elle, il faut faire l’indispensable travail de mémoire, favoriser l’écriture vraie de l’histoire. Aussi crée-t-elle l’association « Alliance » dont elle était présidente et qu’elle représentait au sein du Bureau du CAR.

chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. . – chevalier de l’Ordre national du mérite. – croix du Combattant volontaire – croix d’Ancien Combattant. -médaille de bronze de la Jeunesse et des sports, – la médaille d’or du Grand prix humanitaire de France et de la Courtoisie française