GRENARD Michel

Auteur de la fiche : Serge GRENARD

Michel GRENARD


Né le 22 novembre 1925 à Piaski (Pologne) de parents français, Michel Grenard est Oyonnaxien d’origine. Il fit ses premières études au Lycée du Parc à Saint-Rambert, où il se révéla un brillant élève ; il les continua au collège de Nantua, en 1939. Il s’adonna plus spécialement aux « lettres » vers lesquelles l’attiraient des dispositions naturelles. C’est dans ce collège et sous la signature de Michaelis qu’il rime ses premiers vers. Son professeur Pierre Courtade remarque les qualités littéraires et humoristiques du jeune homme. Ce professeur entrera bientôt dans la vie illégale pour réapparaître à la Libération, prestigieux journaliste à l’hebdomadaire Action, puis à L’Humanité. Pierre Courtade avant de disparaître de Nantua, conseille et oriente le futur poète.

Le 14 décembre 1943, Michel Grenard fait partie de la rafle de sinistre mémoire, au collège de Nantua, où avec de nombreux camarades et professeurs il est arrêté une première fois par le S. D. (Sicherheitsdienst : Service de Sûreté et de Renseignements du Reich). Cependant, il réussit à s’évader le lendemain près de Bourg (Ain) en sautant du convoi qui l’emmène à Compiègne. Par mesure de sécurité, il est alors envoyé par le Recteur de l’Académie de Lyon au collège de Louhans. Venu en vacances chez ses parents, à Oyonnax, pour les fêtes de Pâques 1944, il est de nouveau arrêté le 9 avril par les nazis ; il est interné à Compiègne jusqu’au 12 mai, puis déporté au camp de concentration de Buchenwald et ensuite transféré à Dora (le cimetière des Français) où son calvaire dure un an.

Le 5 avril 1945, il fut évacué du commando d’Artern (Thuringe) et transita par les camps de Rheinisdorf et de Leitmeritz. Libéré le 8 mai 1945 par les partisans tchèques à Veleschin, petit village de Bohème, après une évacuation d’un mois au cours de  laquelle un grand nombre de ses camarades trouvèrent la mort dans un mitraillage anglais ou américain près de Komotau en Tchécoslovaquie. Totalement épuisé et pesant 35 kg, il n’avait pas 20 ans.

À la Libération, fin mai 1945, il put rentrer dans sa famille. Doué d’une belle intelligence, d’une volonté de fer, d’une ardeur remarquable au travail, il reprit ses études après un repos assez prolongé et, en une seule année, décrochait ses deux baccalauréats. Son esprit continuait à s’orienter vers la poésie. En 1946, à la suite de la majorité des suffrages du jury, il obtint à Paris le Prix Paul Valéry grâce à son poème Midi. Puis deux recueils de poèmes furent édités : Le Contretemps, aux Éditions Blanchard Frères à Vienne (Isère) ; La nuit, les armes et l’amour, en 1953 par les Éditions Pierre Seghers à Paris. Un récit autobiographique retrouvé par son fils devrait voir le jour.

Après avoir été répétiteur au Lycée d’Oyonnax, il fut nommé professeur auxiliaire de 1948 à 1950 à l’École Pratique de Vienne (Isère). De 1950 à 1951, muté à Marrakech (Maroc), il fut instituteur dans l’enseignement musulman. Puis il rentra à Vienne. Le 6 mars 1951, il débuta à la Caisse d’Allocations Familiales et y termina une carrière d’encadrement en janvier 1981.


Durant sa vie, son dévouement pour les autres lui a permis de s’occuper de multiples activités : président de la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes (F.N.D.I.R.P.) ; co-président de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) ; élu municipal à Vienne de 1 971 à 1 983 ; responsable de nombreuses associations.