RONDEAU Maurice

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Maurice RONDEAU


Né le 25 août 1911 à Neuvy, près d’Esternau (Marne). Il est ordonné prêtre le 29 juin 1936. Il exerce son ministère en tant que professeur au séminaire de Meaux et étudie les lettres à l’Institut catholique de Paris. En Août 1939, il est mobilisé comme sergent au 7ème Régiment d’infanterie. Le 12 mai 1940, il est engagé au combat, cité et décoré après le combat de Félicy. En juin 1940, il est fait prisonnier.

En Allemagne, il rejoint le Stalag VI G. Il soutient le moral des prisonniers par un journal et par des activités d’Amicale de loisirs, étendant son influence morale et religieuses aux kommandos dépendants du Stalag VI. En septembre 1943, il est « prisonnier transformé », ainsi que d’autres prêtres prisonniers, pour porter « un appui moral et religieux » aux Travailleurs civils. Il est affecté à l’établissement St-Gobain à Stolberg. Son patron allemand facilite sa tâche d’aumônier des Travailleurs forcés.

Les activités interdites sont contenues en substance dans son dernier éditorial «… devenir travailleur civil, seul moyen de porter à tous les anciens prisonniers et à tous les travailleurs venus de France le service de mon sacerdoce ».

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 7 août 1944 à Aix-la-Chapelle, en même temps que les scouts prisonniers du Stalag VI G. Le motif d’accusation est d’avoir formé un groupe « para-militaire » (rapporté par des camarades P.G.). Il a refusé de se servir de la filière d’évasions dont il était un des rouages. Le chef de la Gestapo l’a annoncé à la fin de l’interrogatoire de l’abbé Panier, responsable de tout l’apostolat de la région : « Cette communauté est arrêtée en haine de l’Evangile ».  Il est emprisonné à la prison de Brauweiler.

Il est déporté avec les 63 militants du groupe « Cologne-Rhénanie » à Buchenwald (n°81805). A l’arbeitstatistik du camp, il s’est servi de sa carte d’identité comme ouvrier. Aussi, il ne fait pas partie des prêtres de Cologne qui, s’étant déclarés comme prêtres, sont revenus début décembre pour partir à Dachau, afin de séparer de toute influence sacerdotale les détenus des différents camps. Il a réussi à distribuer la communion quand il était au Revier du camp.

Les nazis évacuent les détenus du camp par wagons le 8 avril 1945. Maurice Rondeau fait partie des déportés survivants, 600 sur 5000 partis de Buchenwald, libérés le 23 avril par la 2ème armée américaine. Il décède le 3 mai 1945 à l’hôpital de Cham de tuberculose pulmonaire.