MARIOTTE Gaston

Auteur de la fiche : Elèves de 3ème du Collège Robert SCHUMANN de BITCHE (transmis par Roger LEFORT) et compte-rendu de la causerie de Gaston MARIOTTE parue dans le Républicain Lorrain (juin 2008).

MARIOTTE Gaston

En 1943, à 22 ans, il est étudiant à l’Université de Strasbourg repliée à CLERMONT-FERRAND.

Le 30 octobre il est arrêté par les allemands en même temps que 36 autres camarades alsaciens. On leur annonce qu’ils vont être fusillés comme réfractaires à l’armée allemande. On leur reproche de ne pas avoir, en tant qu’Alsaciens, rejoint l’armée du Reich.

Ils sont amenés dans une carrière, alignés face aux S.S. armés. Mais un contrordre arrive peu avant de faire feu. Tous sont transportés à MOULINS, entassés dans des cellules et couchés sur des paillasses infectes. Le tri des déportés se fait à COMPIEGNE, les cinq camarades juifs sont confiés à la gendarmerie française et tous perdront la vie en camp.

Le trajet de Gaston se poursuit en train, déshabillés, enfermés à 100 par wagon, en proie à l’humiliation et à la cruauté des S.S., à la maladie et à la mort.

A Buchenwald, pendant 23 mois, Gaston lutte pour survivre, travaillant à la fabrication de pièces détachées d’avion. Tout était prétexte à humiliation, les morts nombreux. Lors de la Libération, les prisonniers sont évacués à pied jusqu’à la Baltique à 500 km. Quand ils sont enfin libérés, il ne reste 300 survivants sur les 2000 travailleurs du commando. Gaston ne pèse plus que 30 kg et doit réapprendre lentement à revivre.

Gaston MARIOTTE n’a pu livrer tout de suite ses souvenirs, luttant contre les cauchemars. S’il témoigne, c’est sans colère ni haine, mais par devoir de mémoire. Sa dignité force le respect. Ses fils sont allés à BUCHENWALD. Ils en ont ramené une pierre de la carrière et un morceau du bois du chêne de GOETHE. Pour se souvenir.

Gaston MARIOTTE est commandeur de la Légion d’Honneur.


Vous pouvez trouver ici le témoignage de Gaston Mariotte sur sa libération.