Henry Marcelle

Paris , Île-de-France

B.C.R.A

Auteur de la fiche : Brigitte Atlan (Sources: « Dans l’honneur et par la victoire – Les Femmes Compagnons de la Libération de Guy Krivopissko, Christine Lévisse-Touzé, Vladimir Trouplin, Editions Tallandier)

Marcelle Henry


Après une scolarité studieuse, bachelière et licenciée en histoire-géographie avec un bon niveau d’anglais elle devient enseignante de 1915 à 1919 au Collège de garçons de Chatillon sur Seine en Côté d’Or puis au Collège de Langres en Haute Marne.

En septembre 1919 Marcelle Henry entre à l’exemple de son père au Ministère du Travail et réussit brillamment le concours de rédacteur en 1920 où elle est une des premières femmes à obtenir ce poste. Promue ensuite sous-chef de bureau en 1931 elle dirige à partir de 1937 le bureau ministériel de l’hygiène et la sécurité des travailleurs de la Direction du Travail et consacre son temps à la prévention des accidents du travail et participe activement à l’élaboration de la loi sur les Comités d’Hygiène et de Sécurité.

Dès juin 1940 elle développe dans le Ministère un climat de résistance et organise des filières de distribution de tracts dans les usines. Elle héberge aussi des évadés et des officiers de la France Libre lors de leur passage à Paris. En mars 1942 elle publie un ouvrage sur le chômage où elle évoque le travail des femmes. Entrée dans les Forces Françaises Combattantes en septembre 1943 elle œuvre dans les Services Secrets et appartient au Bureau Central de Renseignements et d’Action (B.C.R.A).

Marcelle Henry est arrêtée le 4 juillet 1944 à son domicile parisien. Résistant aux interrogatoires cruels, elle parvient à garder le silence, sauf pour décharger ses collaboratrices, arrêtées elles aussi. Pendant son emprisonnement à Fresnes, Marcelle Henry est promue au grade de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes, et atteint le niveau d’agent « P. 2 ». Elle est condamnée à mort à la même époque, mais dans le désordre d’août 1944 sa condamnation n’est pas exécutée. Devant l’approche des alliés, elle est déportée parmi 2200 résistants et aviateurs alliés par le dernier convoi quittant Paris le 15 août.

Parvenue à Ravensbrück le 21 août 1944, elle est ensuite envoyée à Torgau, kommando de Buchenwald, où elle subit des privations supplémentaires dues à son apparent refus de travailler pour l’industrie allemande. Elle parvient cependant à survivre, en dépit des sévices infligés dans les camps aux femmes de son âge. Son kommando est évacué sur Ravensbrück en janvier 1945.

Elle est libérée le 9 avril suivant par la Croix-Rouge, qui organise son rapatriement le 14 avril à Paris. Elle décède à l’Hôpital dix jours plus tard de son affaiblissement.

Pendant son activité professionnelle elle reçoit les éloges de sa hiérarchie qui la considère comme un excellent élément, pour sa vaste culture, ses qualités d’organisatrice et son sens de l’initiative.


A titre posthume Marcelle Henry est Compagnon de la Libération par décret du 27 avril 1945 et Sous Directeur honoraire au Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, par arrêté du 10 janvier 1946.