Wajémus Marcel
Auteur de la fiche : Marc Fineltin
Marcel Wajémus
Transcription du Cahier de route du 11 avril 1944 – 25 janvier 1945 –de Marcel Wajémus (1920-2001) 2ème D .B. division Leclerc – 1ercanonnier D.C.A. 22ème groupe colonial F.T.A.
Dimanche 6 août
Préface
C’est aujourd’hui le 6 août que je commence ce petit journal destiné à me rappeler, avec plus de précision qu’en aurait ma courte mémoire, les jours que je vais passer durant cette guerre et qui me permettra, si je reviens vivant de cette aventure de raconter avec plus de détails tout ce que j’aurais vu et vécu.
Pourquoi commençais-je ce récit le 6 août ? C’est qu’en effet aujourd’hui que débute effectivement pour moi » la Campagne de France », et que nous montons en ligne, au « baroud » comme on dit en Afrique du Nord.
Jusqu’ici cela n’avait été que la période préliminaire, c’est-à-dire le débarquement de la division et tout rassemblement. Maintenant tout est prêt pour aller à Berlin via Paris « En avant » Je vais résumer tout d’abord brièvement mon voyage depuis mon départ de Casablanca où j’ai laissé mon coeur ; car ma petite femme est là-bas.
Départ de Casa :
Nous avons quitté Casablanca le mardi 11 avril à minuit. J’avais le coeur gros et j’étais bien triste. Je laissais là, ma femme que j’adore et je ne savais pas quand je la reverrais. Après avoir roulé toute la journée sous une chaleur accablante, nous sommes arrivés à Taza dans les hauts plateaux de l’Atlas où nous avons passé la nuit. Nous sommes repartis le lendemain matin. Quel paysage monotone, des pierres et du sable, de temps à autre un bédouin avec quelques maigres moutons. Un village tous les 50 km. Arrivons à Oujda ville frontière où nous campons. Nous repartons le vendredi matin le paysage a changé. Il y a maintenant de la verdure, on dirait un peu la France surtout du côté de Tlemcen. Nous arrivons à 3 h de l’après-midi à Assi-Ben-Ouglas près d’Oran. C’est un vaste camp de rassemblement américain destiné aux troupes qui embarquent. Nous devions repartir le lendemain et nous y resterons près de 2 mois. Que dire de ces 2 mois, presque rien sauf la chaleur torride, la poussière, le manque d’eau à part les douches où j’allais chaque jour pour rien. J’ai pu aller seulement 2 fois à Oran. Lors de l’une de ses sorties j’ai réussi à téléphoner à Madeleine. Il y avait aussi le cinéma américain chaque soir et c’était la seule distraction, nous attendions la fraîcheur du soir pour aller au cinéma.
L’embarquement
Enfin le 20 mai, nous partons réellement cette fois. Quelle destination ?
Nous supposons aller en Angleterre, mais personne ne le sait. Nous arrivons à Mers-el-Kebir pour embarquer à bord d’un magnifique paquebot tout blanc. C’est un navire anglais de luxe le S. S. Franconia et vers 5 h 1/2 ce 20 mai, nous levons l’ancre, cette fois nous le savons : pour l’Angleterre.
La traversée
Je copie ici une lettre que j’avais destinée à ma femme, écrite à bord et que je n’ai jamais pu envoyer, à bord le 24 mai 1944. Ma petite fille chérie,
C’est la première fois depuis samedi que j’ai du temps à te consacrer, ma chérie, et j’en profite pour envoyer ces quelques mots,
J’espère mon amour que tu es en bonne santé et que tout va bien.
Depuis samedi c’est la première minute de liberté que j’ai, car étant dans la D.C.A. j’ai été désigné pour monter la garde nuit et jour et je n’arrête pas.
Naturellement, nous sommes très bien. Nous avons chacun un hamac et je m’y endors chaque soir en pensant et en rêvant à toi bercé par le léger roulis du bateau. Au point de vue nourriture c’est excellent : pain blanc, beurre, confitures et café le matin. A midi et le soir la même chose plus la viande et les légumes sans oublier naturellement le thé ou lait à volonté.
Étant de garde j’ai une ration supplémentaire et tu peux constater chérie que la simple ration est déjà pas si mal, surtout que tout est propre et très bien préparé. Pour ce qui est du mal de mer, ma chérie, je supporte le voyage mieux que je ne le croie car tout va bien, pour l’instant. Il faut dire que la mer est excellente et que le bateau remue à peine En plus de tout cela, il y a cinq ou six cantines à bord où l’on peut acheter tout ce que l’on désire pour presque rien et tant qu’on veut. Il y a de tout : chocolat, bonbons, cigarettes, savon, articles de toilette …
Tu vois ma chérie que les choses ont été très bien faites.
Le 25 mai 1944
Je me suis réveillé en sursaut cette nuit vers les 3 h du matin, car le bateau remuait et, à mon gré plus que d’habitude, mais j’ai fini par m’endormir. Ce matin à la mer était toute grise avec des vagues énormes. Les copains et surtout les Arabes faisaient la queue pour vomir et je trouvais cela très drôle je ne comprends pas comment je ne suis pas malade car à part un léger mal de tête du au bruit des moteurs, je n’ai absolument rien. Nous avons maintenant beaucoup trop à manger du fait des nombreux malades.
Maintenant que nous avons de tout en abondance nous ne faisons même plus attention et je suis sûr que toi aussi Madeleine tu seras dans le même cas et oubliera bien vite les privations
Depuis ce matin je ne prends plus la garde je peux maintenant me reposer et passe mon temps allongé sur le pont à écouter les nouvelles qui sont excellentes
Le 26 mai
Le bateau remue de plus en plus mais cela ne me fait rien. J’essaie d’écrire à Madeleine mais en vain. J’ai passé une nuit excellente bercée dans mon hamac. J’ai rêvé que je dormais avec ma petite Madeleine. Je ne crois pas qu’il me soit possible de faire un plus beau rêve.
La vie à bord est bien monotone et j’en ai déjà assez. Je pensais dans le temps quand j’aurais de l’argent, j’emmènerai ma petite fille en croisière et nous partirons tous deux comme dit la chanson…
Je crois ma chérie que j’ai changé d’avis. Car rien ne vaut le bon « plancher des vaches », les copains qui « dégueulent » pourraient bien te le dire.
Le 27 mai
Je suis tombé du lit à 5 h 1/2 ce matin. Comme tout le monde dormait j’en ai profité pour prendre tranquillement une bonne douche. Le temps est mauvais, brouillard et légère pluie, mais le bateau ne remue pas trop.
Enfin le 30 mai après 10 jours de traversée nous apercevons la terre irlandaise que nous contournons et pénétrons dans l’estuaire de la Clyde.
Arrivée en Angleterre
Nous débarquons le lendemain 31 mai dans le nord de l’Angleterre à Greenlac près de Glasgow en Écosse. Le temps est exactement celui que l’on décrit dans les livres, brouillard, froid, brume. Sur le quai de la gare nous sommes accueillis par un régiment de gardes écossais, musique en tête qui joue la « Marseillaise ». L’accueil est chaleureux et inattendu, les demoiselles de la Red Cross nous distribuent thé et cakes. Nous montons ensuite dans un train spécial à sièges confortables. Nous sommes loin des « 12 chevaux, 40 hommes ». C’est un train direct pour Hornsea dans le Lancashire et qui ne s’arrêtera qu’une fois vers midi pour nous permettre d’avoir du thé. Un drapeau tricolore à Croix de Lorraine flotte à presque chaque portière et la population anglaise en les voyant nous fait des signes chaleureux. C’est un accueil vraiment très chic et que l’on ne pourra oublier.
Hornsea
Nous arrivons à Hornsea vers 6 h du soir et on nous installe dans un camp très confortable avec douches. Le ravitaillement est américain c’est-à-dire que nous ne manquons de rien. Nous faisons maintenant partie d’un corps d’armée américain. L’on nous rééquipe à neuf car nous devons être impeccables pour laisser aux Anglais la meilleure impression possible et représenter l’armée française. Il ne se passera rien de spécial durant ce séjour, où nous serons choyés par les habitants. La vie dans le groupe subit quelques changements. Le capitaine Lécole nous quitte et passe au 3° R.A.C. Le lieutenant Mestlag passe à L’E.M. et c’est le sous-lieutenant Gloagen qui devient le commandant de la 1ère batterie.
Préparation pour l’embarquement
Après un mois et demi passé à Hornsea, nous quittons cette gentille petite plage, après avoir été passé en revue par le général Leclerc qui n’a pas caché sa satisfaction.
Donc le 23 juillet au matin départ d’Hornsea pour Dorchester dans le sud de l’Angleterre. Nous y arrivons le 25 après avoir traversé l’Angleterre et reçu partout un accueil merveilleux. On s’installe dans un camp américain d’attente le B.12. Il faut que je parle ici de la formidable organisation américaine. À peine sommes nous arrivés que l’on nous emmène dans les tentes installées avec des lits de camp, nous recevons des couvertures autant que l’on en désire, on nous donne ensuite l’heure des repas, des douches, et du cinéma et nous n’avons plus à nous occuper de rien. La propreté règne en maître à tous points de vue. Des haut-parleurs diffusent de la musique toute la journée c’est vraiment très bien. Nous quittons Dorchester le 28 juillet pour Southampton, on nous embarquerons le 29 juillet sur un Liberty-ship pour la France. La première étape de mon histoire finira donc ici au moment d’embarquer pour la France.
L’invasion
Les auto-canons sont hissés par grue sur le pont du Liberty-ship que l’on ne remplira même pas tellement il y a de bateaux. L’impression est unique : toute la mer est couverte de bateaux remorquant chacun son petit ballon captif. Pas un avion allemand, pas un sous-marin quelle impression de sécurité ! Nous arrivons en vue des côtes françaises le 29 au soir et nous ne débarquons que le lendemain 30 juillet. Les auto-canons sont chargés du Liberty-ship dans un L.C.T. ou « Landing Craft Transport » espèce de petit chaland à fond plat. La mer est très mauvaise et le petit bateau danse terriblement. Je suis pâle, vert, jaune, enfin malade comme un chien. Nous approchons de la côte et attendons la marée qui vient vers 11 h du soir. Le petit bateau approche de la plage, son avant s’ouvre et les auto-canons sortent. Le débarquement est fait.
Arrivée en France.
La Campagne jusqu’à Paris
Nous sommes rassemblés près de Sainte Mère l’Église d’où nous partons pour Vesly près de la Haye du Puits. Nous quittons Vesly pour le front le 6 août, pendant le trajet qui s’effectue de nuit nous sommes attaquée par des J.U. 88 boches, qui lâchent des fusées éclairantes qui descendent par parachute et éclairent la route. On se croirait en plein jour et il leur est facile ensuite de bombarder la colonne. Des bombes tombent sur la 2ème batterie il y a heureusement pas de blessés et il y a qu’une jeep endommagée. Nous l’avons échappé belle.
7 août
Nous cantonnons actuellement près de Fougères d’où nous devons partir le lendemain, quand nous nous apprenons que les Allemands contre-attaquent à Mortain, à 5 km d’où nous sommes et que la division doit leur faire face. Les Allemands attaquent sur un front de 12 km avec 5 Panzer divisionen dont 3 de SS et 7 divisions d’infanterie. La nuit les avions boches viennent et bombardent. Nous n’avons pas ordre de tirer car on ne doit pas faire repérer la division. Les Allemands avancent de 20 km et sont près de nous. Toute la division française est prête à entrer en action, mais c’est l’aviation surtout anglaise qui arrêtera les Allemands et les mettra en déroute. Les « Typhon Rockets » viennent en nombre de 3000 et après une heure de combat les 4/5 des chars boches sont détruits : 140 chars détruits le reste endommagé. Les Allemands se replient en débandade. Nous apprendrons par la suite que c’était la plus grosse attaque depuis le débarquement. Ils étaient mal tombés. Quittons la position à 7 heures du soir et après avoir roulé toute la nuit nous faisons une halte vers midi, nous repartons à 3 heures et faisons notre entrée au Mans. Nous étions les premiers Français et les gens nous prenaient pour des Américains. Quel accueil ! Quel enthousiasme !
Les camions sont couverts de fleurs que nous lance la population. La foule coupe la route et se précipite sur l’auto-canon. Tout le monde veut nous serrer la main ou nous embrasser. Dix ou vingt mains me secouent les bras. Les parents me tendent leurs enfants à embrasser. Partout l’on entend « merci d’être venu nous délivrer ». « Bravo les Gars ».
Ma réaction est très simple. Je pleure comme un gosse, car tout est si émouvant, si sincère. Heureusement que j’ai mes lunettes contre le soleil, qui cachent mes larmes, car cela ne serait pas beau de voir pleurer un « dur ». Je pense à Georges Carp je voudrais bien aller voir chez lui, mais c’est impossible. Nous nous mettons en position à cinq kilomètres du Mans, à Saint Pavaud où l’on défend le pont sur lequel passe la division. Le ravitaillement que nous touchons est très abondant et les civils en profitent largement. Nous resterons un jour et nuit en position et toute la journée nous sommes assaillis par les gens du voisinage qui nous apportent de bonnes bouteilles et s’enquièrent si nous ne manquons de rien.
Quelle admiration les gens ont pour nous ! Nous sommes des héros à leurs yeux, ils nous appellent leurs « libérateurs » J’y suis pour une bien faible part ! On nous signale des boches dans les bois et nous partons en reconnaissance. Nous découvrons un château qui servait de Kommandantur et d’où les boches s’étaient enfuis quelques heures auparavant, précipitamment. Je trouve une valise qu’un officier boche allait envoyer chez lui, ce qu’il n’a pas fait faute de temps. Il y a dedans des bouteilles de Bordeaux et de Cognac et surtout une jolie trousse de toilette qui fait bien mon affaire. Nous trouvons également des cigarettes boches et des Week-end françaises ainsi que des conserves françaises et de nombreuses bouteilles.
Nous repartons le 11 août au soir et arrivons à 3 h du matin à Saint Mars sous Ballon sur la route d’Alençon. Après une journée passée à Ballon nous repartons et nous filons sur Alençon où les troupes françaises pénètrent, Général Leclerc en tête dans une Jeep tirant sur les boches. Le général est chez lui, car il est d’Alençon. Après un accueil merveilleux, nous nous mettons en position antichar car on s’attend à une contre-attaque boche. Toute la journée ce ne sera qu’un continuel défilé de bouteilles de vin et de cidre que les gens nous apportent si gentiment, nous nous apprêtons à nous coucher quand vers onze heures et de nuit commence la grande sérénade : un bombardement aérien. Nous commençons à tirer au hasard car il fait nuit. Pendant ce temps on nous tire dessus au fusil et à la mitraillette et deux balles passent tout près de moi. J’ai eu chaud, enfin après un joli bombardement d’une heure environ, le calme revient, quatre avions ont été abattus en flammes dont un par ma pièce. C’est bien, sur les huit ou dix appareils qu’il y avait en tout. Je me souviendrai longtemps de cette nuit du samedi 12 août à Alençon. Le reste de la nuit s’est passé à s’inquiéter et à veiller et le calme est revenu avec le jour. J’ai enfin pu dormir 2 h, aux dernières nouvelles il y a eu un 5° avion abattu.
Quittons Alençon le dimanche 13 août à six heures et en route pour le front. Passons à Sées et fonçons ensuite par Mortrée sur la route d’Argentan. Nous approchons du front car les chars et les voitures boches qui jonchent la route fument encore. Il n’y a pas bien longtemps qu’ils sont partis. Nous obliquons sur Écouché et nous nous arrêtons à 1 kilomètre à peine de la ville, car les ennemis y sont toujours. Nous prenons position et attendant. Cette fois-ci nous sommes bien en toute première ligne. Les obus de 88 et les balles sifflent sans cesse à coté de nous. Nous apprenons que nous sommes encerclés ! En effet nous étions en pointe avancée et les boches contre-attaquant sur notre flanc gauche ont réussi à reprendre Mortrée et à nous couper de nos bases. La situation est plutôt dramatique mais le moral est bon. Nous passons la plupart de notre temps, dans des trous pour nous protéger des éclats d’obus qui passent tout près de nous. Nous tentons en ce moment de faire la jonction avec les Canadiens venant de Caen et de Falaise et du coup neuf divisions seraient encerclées. Les boches le savent bien et ils résistent avec acharnement et nous envoient leurs S.S. d’élite. La situation est rétablie, les Américains ont repris Mortrée et nous ont dégagés ! ! ! Ouf ! J’ai eu chaud, car j’avais trié mes papiers pour les jeter ! Les Allemands commencent à se rendre compte qu’ils sont perdus et ils se constituent prisonniers en masse. Il faut voir les fameux S.S. chialer et réclamer pitié. C’est notre vengeance. De pitié nous n’en avons pas pour eux, car ils n’en ont pas eu pour nous.
Un motocycliste fait prisonniers les équipages de cinq chars Tigre qui se rendent après avoir fait sauter leurs chars. Un margis des F.T.A. a fait prisonnier deux chars de 35 et 42 tonnes avec sa mitraillette, un autre a ramené à lui seul 2 camions chargés de 60 prisonniers.
C’est la grande débandade !
Ce matin 16 août, les alliés bombardent sans répit les positions ennemies. Si la guerre est gagnée ce sera bien grâce à l’aviation qui accomplit un travail fantastique. Chaque fois qu’un avion allié pique il fait mouche et c’est pour nous un appui moral formidable d’avoir sans cesse cette fourmilière sur la tête. En ce moment les avions piquent presque sans interruption et à chaque fois une grosse fumée d’essence qui brûle s’élève.
Ce matin 17 Août les tirs semblent s’être éloignés. Nous attendons. La première pièce de chez nous ayant reçu un éclat d’obus dans le réservoir nous allons à leur place pour leur permettre d’aller en réparation.
Cela barde drôlement dans ce coin et nous sommes à la fête. Impossible de manger car nous ne pouvons rien faire cuire devant rester la plupart du temps dans les tranchées.
18 août les bombardements continuent et nous ne bougeons pas. Les S.S. tentent de traverser la rivière l’Orne qui nous sépare d’eux, environ 90 hommes se mettent à l’eau nus avec seulement le casque, la cartouchière et le fusil, ils sont décidés nous les voyons bien à la jumelle. Nous les laissons approcher et à peine sont-ils sortis de l’eau qu’une rafale de mitrailleuses balaie ces hommes de la race « supérieure » pas un n’a échappé. Les boches se rendent de plus en plus nombreux. Au début ils croyaient que c’étaient des Américains et quand ils apprennent avoir affaire à des Français, ils font une bien « sale gueule ». On disait que les F.T.A. sont planqués, je ne m’en suis pas encore aperçu. Petite sérénade mais par de l’artillerie ennemie.
20 août Gros remue-ménage, nous attaquons et occupons le village nommé Goulet. Vers 2 heures de l’après-midi faisons la jonction avec les Canadiens venant de Vire et les Américains venant de Domfront. C’est une vraie rencontre interalliée dans un petit patelin et nous sympathisons. Nous devons être relevé par de l’infanterie américaine et nous attendons.
21 et 22 août : nous sommes toujours là à attendre. Nous devons partir d’un moment à l’autre et j’en ai marre.
23 août on nous emmène en repos. Il est environ neuf heures du soir. Nous devons rester deux à trois jours et chacun s’installe confortablement, je suis de garde et il pleut à torrents, à 3 h du matin le lieutenant donne l’ordre de réveiller tout le monde « disposition de route » nous repartons.
24 août nous traversons à toute allure Mamers, Nogent le Rotrou, Chartres sous une nuée d’acclamations, nous arrêtons pour camper à Ablis.
La Marche sur Paris
5 août nous repartons sur Paris. Il est inutile de dire quel est notre moral, soutenu par la foule en délire. Voici deux jours que nous roulons sans arrêt et sans dormir. Nous arrivons à Longjumeau où nous essuyons un violent tir d’artillerie. Nous passons la nuit et j’en profite pour aller voir M. Morton à Chilly-Mazarin qui m’accueille très gentiment.
Libération de Paris
26 août : Nous repartons et faisons notre entrée à Paris par la Porte d’Italie. L’accueil est indescriptible. Je ne peux ici trouver les mots pour traduire ce que je ressens et décrire la foule qui est délirante. On m’arrache, on m’embrasse, on me tire à droite, à gauche, l’un veut me toucher, l’autre que j’embrasse ses gosses. Un vieux monsieur d’une soixantaine d’années s’approche de moi en pleurant et m’embrasse en me disant « Merci ». De partout sortent les vieilles bonnes bouteilles gardées pour ce jour historique. Nous ne pouvons refuser les invitations qui affluent de toutes parts et après avoir stationné pendant une heure à la gare de Lyon, nous repartons de là, …. Biens ….
Nous devons aller prendre position au bois de Vincennes. Nous passons place de la Nation où l’accueil est indescriptible. Arrivés aux environs du métro Saint Mandé -Tourelles, éclate une fusillade : des Allemands, cernés de tous les côtés, refoulés de partout, refluent vers nous dans une automitrailleuse et tentent de passer. La bagarre s’engage aussitôt. Notre canon commence à tirer avec les autres copains et bientôt la voiture boche saute en flamme. Mais ceux-ci se sont enfuis dans les maisons environnantes et c’est une véritable bataille de rue qui commence.
Nous cernons un pâté de maisons et bientôt deux boches sont tués. Un
F.F.I. – qui ont fait un travail admirable dans la bataille de Paris, se battant sans armes, avec des revolvers et des bouteilles d’essence contre les chars – vient me prévenir que l’on tire derrière la palissade. Je contourne celle-ci avec 2 copains et nous voyons un boche tranquillement installé derrière des blocs de béton et tirant. Une rafale l’abat pour toujours !
Pendant ce temps d’autres camarades tuent 2 autres boches ce qui fait 5.
Il en reste 2 réfugiés au 5°étage d’une maison. Impossible de s’approcher
Ils balancent des grenades par la fenêtre sur tous ceux qui tentent d’entrer dans la maison. Ils ont des otages civils et l’on ne peut tirer n’importe où. Un copain qui tentait l’assaut est tué, 2 autres sont blessés. Le Lieutenant Karnowski s’élance dans l’escalier revolver au poing, mais reçoit une rafale de mitraillette qui lui traverse la gorge. Se voyant perdu, et plutôt que souffrir 5 ou 6 heures inutilement, il s’arrache lui-même la gorge et meurt dans les bras d’un camarade. Nous finissons par avoir raison des 2 boches qui sont jetés vivants du 5°.
Nous nous regroupons et faisons le bilan des pertes chez nous 2 morts et 8 blessés, 9 boches tués.
La lutte a été chaude et tout le monde est énervé. Nous sommes tristes d’avoir perdu 2 camarades, morts victimes de ces bandits.
Nous repartons et allons passer la nuit devant Notre Dame.
27 août :
Sommes placés en D.C.A. place de la Bastille. Inutile de dire que nous sommes immédiatement environnés par une foule immense. Tout le monde est si gentil, les hommes nous serrent la main et nous invitent à boire, les femmes nous embrassent. Impossible de manger, car chaque fois que je commence, je sens de nombreux yeux fixés sur ma fourchette et qui suivent la trajectoire. J’ai remède à ceci en ne mangeant plus et en offrant chaque jour mon repas à de pauvres petits qui sont tout maigres.
Le soir les boches viennent bombarder Paris. Ils incendient la Halle aux vins à Jussieu et la Bastille qui est proche est illuminée comme en plein jour. Nous faisons du bon travail, 4 avions boches sont descendus. Nous recevons plus tard les félicitations du colonel américain.
1er septembre Sommes déplacés et mis dans le champ de course de Longchamp jusqu’au 8. Je passerai ici sur mon séjour à Paris
Départ de Paris
8 septembre
Quittons Paris à 2 heures de l’après-midi toujours sous les acclamations de la foule qui regrette de nous voir partir. Après avoir roulé jusqu’à 7 heures du soir nous prenons position à Nangis où nous passons la nuit.
9 septembre
Repartons le matin et après avoir traversé Montereau, Troyes, arrivons près de Vitry le Croisé, plus exactement à Saint Usage, en position. Il n’y a rien de spécial. Les jours s’écoulent et la pluie tombe.
14 septembre
Départ de Saint Usage pour Saint Blin où nous cantonnons. Toujours rien de neuf, la pluie, la boue, c’est la guerre en automne et cela n’a rien de drôle. La nuit tombe vite et à 7 heures il faut se coucher. Le plus ennuyeux c’est la garde 1 h 1/2 chaque nuit.
16 septembre
Départ pour prendre position à Contrexéville.
17 septembre
Avançons sur Mattaincourt, rien de spécial. Toujours pas d’avions boches.
20 septembre
Départ pour Saint Boingt. Nous sommes attachés provisoirement à la défense du Q.G. du Général Leclerc.
26 septembre
Repartons pour Vallois où le lieutenant nous permet de faire 2 équipes l’une reste 24 heures au canon l’autre reste 24 heures dans une grange. C’est la première fois que l’on dort dans une grange depuis la campagne. Nous avons la chance de tomber chez de braves paysans qui nous accueillent très gentiment, La nourriture est excellente car la dame, nous fait de la bonne cuisine sans oublier les tartes aux mirabelles. Qu’est-ce que j’ai mangé comme fruits cette année.
1er octobre
Nous quittons malheureusement ces gens si hospitaliers pour aller à « Rosny aux Chiens ». Le Lieutenant nous prévient que nous resterons pas mal de temps ici. Nous ne sommes plus avec le Q.G. et nous marchons maintenant avec l’artillerie. On s’installe et l’on construit une baraque qui nous cause bien des soucis. Une fois elle brûle, une fois elle est inondée. Nous avons dû reconstruire 3 fois cette baraque. Autre grand travail il a fallu enterrer le canon et nous avons dû bécher et piocher 3 jours durant.
Enfin après un séjour assez calme, quoique nous recevions quelques obus sur le coin de la figure de temps à autre, nous quittons à regret notre baraque.
29 octobre
Nous allons à Saint Maurice sur Montagne où nous sommes mis dans des groupes au repos. Hélas ce repos sera de courte durée car nous repartons au bout de 2 jours pour attaquer sur Baccarat
2 novembre
Arrivons à Gélacourt où ça barde, que nous quittons le lendemain.
3 novembre Reherrey
Nous avançons jusqu’à Reherrey où nous prenons position. C’est la grande musique des obus boches sans arrêt. On disait qu’ils n’avaient plus d’artillerie, autre chose qu’ils n’avaient plus soit disant fait son apparition : l’aviation. Un jour 30 – M 105 viennent nous surprendre et nous les mettons en fuite en les empêchant de mitrailler les troupes. Le lendemain alerte « avions » ! 4 – M 105 sont aperçus et signalés par radio. Tout à coup un débouche du village en rasant les toits et en mitraillant. Les pièces tirent et le chasseur explose à 100 mètres de nous. Un blessé grave deux blessés moyens.
5 novembre
Nous retournons à Gélacourt pour la nuit et le lendemain nous partons en repos près de Baccarat à Basmeil où nous passons 3 jours de repos bien logés dans une maison évacuée.
9 novembre
Revenons à Gélacourt où nous prenons position. Nous étions à une position près d’un carrefour et quand nous sommes partis une autre pièce a pris notre place. Un obus a explosé juste à côté et tué un très bon camarade. Un autre est tué la tête arrachée par un obus et un 3° ayant eu le pied et le bras arraché. C’est terrible et les obus tombent. Dire que les Allemands n’ont plus que quelques pièces et qu’est-ce qu’ils envoient ! Mais si voyez ce qu’ils « répondent ». Il y a 3 batteries de 105, 2 de 155 une de 210 une de 310. Toute la nuit impossible de dormir et je me réveille le matin avec un mal de tête terrible.
11 novembre
Retournons avec toute l’artillerie à Reherrey où nous reprenons position. Les obus tombent toujours. Mais l’attaque a commencé aujourd’hui 14 novembre et cela semble s’être élargi un peu. Nous attendons la relève.
Les Américains sont arrivés mais ce n’est pas pour une relève, bien au contraire c’est pour une attaque et je ne crois pas que nous soyons relevés avant Strasbourg. Je suis bien fatigué et j’en ai marre. Les premiers permissionnaires sont partis ce matin et peut-être ne vais-je pas tarder. Pour l’instant défile devant mes yeux un matériel formidable. Des canons de tous calibres, des « Basfours, » des chars sont rassemblés en groupes dans la vallée.
Voici 2 nuits que l’artillerie roule sans arrêt un grondement d’enfer. Je crois que l’attaque aura lieu demain.
17 novembre
L’attaque a commencée et nous avançons rapidement. Nous prenons position à Saint Maurice (un autre) où tout est évacué. Nous trouvons de poulets et des lapins en pagaille et nous faisons des festins. Les boches nous envoient leur 88 sur la figure mais ce n’est pas grave. Ils se rendent en quantité et c’est un continuel défilé de prisonniers.
18 novembre
Sommes à Ancervillers où nous protégeons une des plus formidables concentrations d’artillerie que j’ai jamais vu
19 novembre
Partons pour Montreux où le camion est tombé en panne et où nous sommes depuis 3 jours à attendre une pièce de rechange qui n’arrive pas vite. Les boches tirent un peu avec les 88. Nous sommes énervés car les copains avancent rapidement vers Strasbourg alors que nous sommes là en panne.
24 novembre
Sommes depuis hier à Cirey, nous allons repartir ce soir pour Strasbourg où la batterie est arrivée.
Le 25 novembre
Avons tamponné un camion américain. Dégâts matériels seulement. La réparation à Cirey
le 27 novembre.
Repartons de Cirey pour Strasbourg mais nous nous arrêtons avant à 6 kilomètres pour passer la nuit.
Le 28 novembre.
Arrivons à Strasbourg ou nous passons la nuit. Je dors dans un vrai lit avec des draps. C’est la première fois depuis sept mois. C’est délicieux. Nous devions avoir du repos à Strasbourg. Mais en fait de repos nous repartons pour faire la jonction avec l’armée de Lattre de Tassigny. Un grave accident est arrivé car une auto canon est atteint par un obus de chez nous par suite d’une maladresse et il y a trois morts et trois blessés dont un grièvement. Triste mois de janvier car c’est de bons copains à moi.
Le 29 novembre.
Cantonnons à Plobsheim ou nous sommes en train d’attendre. Quittons Plobsheim pour Einstein ou nous sommes toujours en réserve à attendre.
2 décembre
Allons à Gotenheim ou nous prenons position. Les avions allemands se montrent de plus en plus et piquent et mitraillent le long des routes nous en descendons un.
5 décembre
Arrivons à Sens toujours vers le sud ou nous sommes depuis trois jours. Toujours des Messerschmitt 109 qui essaient de nous surprendre pour mitrailler le carrefour où nous sommes. Nous les dispersons et les empêchant de faire leur travail. Nous nous préparons à l’attaque finale qui aura pour but la jonction avec la première armée et la liquidation des boches en Alsace. Après peut-être irons-nous repos ? Je l’espère car nous le méritons bien et tout le monde est fatigué. L’artillerie boche tire beaucoup. C’est la première fois qu’il y a tant d’artillerie. Il est vrai qu’ils tirent de la ligne Siegfried de l’autre côté du Rhin. D’où nous sommes nous voyons au loin l’Allemagne et quelle joie pour nous de savoir que nos obus tombent enfin chez eux. Quelle récompense à tous nos efforts depuis le débarquement !
10 décembre
C’est aujourd’hui dimanche et je crois qu’il y a bien longtemps que je n’ai pas eu un aussi gros cafard. Je ne sais pas ce qu’il y a mais je ne tourne pas rond. Le froid est devenu terrible et j’ai les pieds transformés en véritables glaçons, insensibles. En parle de repos, de permission je ne sais pas. La vérité est que chacun dans la division a besoin d’un repos pour détendre ses nerfs et se refaire de trois mois de campagne depuis Paris.
Pour ce qui était permission en parle de 25 jours et cela ne laisse bien songeur. Si je pouvais passer 25 jours avec ma femme après huit mois de séparation ! ! ! Enfin il faut au moins attendre de faire la jonction avec la 1ère armée, chose qui n’est pas si commode car « l’ennemi » est coriace et que ces salauds résistent avec acharnement.
12 décembre
Nous quittons Sens pour Herbsheim ou nous attaquons le 13 et avançons jusqu’à Wittemheim. Ça chauffe par ici ! Train bleu et 88 à volonté. Nous recevons ordre de repli et revenons sur nos anciennes positions à Herbsheim. Voilà ce qui s’était passé : notre sous-groupement qui attaquait a trouvé devant lui une division toute fraîche d’infanterie S.S. et devant le nombre supérieur nous avons dû nous replier. Il y avait 2 compagnies de parachutistes français qui avaient débuté l’attaque la nuit et traversé la rivière sur des bateaux pneumatiques. Les pauvres gars ont été pris sous le tir de 88 boches et mitraillé plus de 70 % de l’effectif a été bousillé.
18 décembre
Sommes toujours à Herbsheim à défendre l’artillerie qui envoie quelques choses. Par suite d’une imprudence des sachets de poudre ont pris feu, parmi le feu se trouvaient des obus qui ont explosé sans causer heureusement de dégâts.
Le 21 décembre
Partons au repos à Benfeld pour quatre jours. Nous sommes accueillis dans une famille formidable en tous points. C’est un vrai repos. Il y a des douches, des lits pour coucher et une succulente nourriture. Les gens sont gentils comme tout et nous sommes bien contents
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25 décembre
Il faut malheureusement repartir et c’est devant la famille en pleurs que nous faisons nos adieux. Nous sommes plus émus que nous ne voulons le laisser paraître et c’est le coeur gros que nous repartons. Nous avions trouvé ce qui s’appelle vraiment des braves gens. Il a fallu que je promette de revenir après la guerre avec ma femme.
27 décembre
Sommes revenus à Herbsheim en position.
31 décembre
Nous avons organisé un petit réveillon de guerre qui était assez réussi. J’ai un très gros cafard et j’ai bu un peu pour oublier.
1er janvier 1945
Quelle G.D.B. enfin ça passe.
2 janvier
Quittons Herbsheim où nous sommes relevés par la 1ère D.F.L. et nous devons aller à Lorquin. On parle de repos à Fontainebleau, de regroupement pour aller en Sarre enfin en ne sais rien. Nous tombons en panne à Dali dans les Vosges et nous avons perdu le convoi. On est en train de réparer le camion et peut-être pourrons nous rattraper le convoi car nous avons hâte de savoir ce que l’on va faire de nous. Nous devions aller au repos, mais contre ordre est arrivé entre-temps et nous nous rendons à Goerlingen après être passé à Sarrebourg. La division est engagée dans le secteur de Bitche où les Allemands ont contre-attaqué et repoussé les Américains. Notre groupement tactique est actuellement en réserve et nous attendons à Goerlingen.
7 janvier
Sommes toujours en attente à Goerlingen. Il fait très froid. C’est aujourd’hui mon anniversaire et j’ai 25 ans. Je coeur gros d’être si loin de tous ceux que j’aime et j’ai hâte de retrouver tout le monde.
Aujourd’hui ma pensée va vers mes parents qui sont si loin de moi et à qui je pense beaucoup. Aujourd’hui quittons Goerlingen pour Trois Fontaines ou nous devons défendre l’atelier lourd.
18 janvier
Sommes toujours à Trois Fontaines. Rien de spécial. J’ai été au cinéma américain et j’ai vu un joli film. Quittons Trois Fontaines. Nous roulons toute la nuit sous un vent glacial. C’est terrible, c’est la plus mauvaise nuit que j’ai jamais passée et je m’en souviendrais. Arrivons à six heures du matin à Bischeim en Alsace. Passons une journée et une nuit chez des gens très sympathiques.
Le 21 janvier
Quittons Binhofheim (ou Bischeim ?) pour Bolshenheim où nous passons également une nuit.
Le 22 janvier
Repartons pour Sélestat ou nous sommes actuellement : il va y avoir une grosse « surprise ». Les nouvelles du front russe sont merveilleuses et nous remplissent d’espoir.
le 25 janvier
Quittons Sélestat pour Jelheim où l’on attaque. Cela barde et les boches n’ont pas l’air de se laisser faire. Qu’est-ce qu’ils nous envoient comme obus. Enfin l’on avance et les russes aussi.
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Marcel Wajémus : quelques dates de son beau parcours
8 Janvier 1920// 22 Septembre 2001
INTERNE EN MARS 1941 AU CAMP DE PITHIVIERS avec « option » : travail à la ferme d’où il s’échappe avec l’aide de sa fiancée, Madeleine URTREGER (18 ans).
Caché en région parisienne, fuite en zone libre.
29 .09 42:MARIAGE RELIGIEUX à BRIVE.
MARS 1943:EVASION DE FRANCE PAR L’ESPAGNE.
INTERNE JUSQU’AU 3 NOVEMBRE.PASSAGE AU MAROC.
9 NOVEMBRE 1943:ENGAGEMENT ARMEE LECLERC.
En stationnement près de CASABLANCA, il rencontre fortuitement, dans un autobus, sa femme dont il n’avait aucune nouvelle et réciproquement.
MARIAGE CIVIL LE 12 JANVIER 1944 à CASABLANCA.
LE 11 AVRIL 1944, MOUVEMENT DE LA DIVISION. ALGERIE, LA MER, LA GRANDE BRETAGNE. ARRIVEE EN ECOSSE LE 31 MAI (GLASGOW).
6 AOUT 1944 : CAMPAGNES DE FRANCE ET D’ALLEMAGNE.
8 AOUT 1945 : DEMOBILISATION.
CROIX DE GUERRE 1939-1945 AVEC ETOILE DE BRONZE.
CITATION A L’ORDRE DU REGIMENT (6.08.45)
DROIT AU PORT DE L’INSIGNE: »PRESIDENTIAL UNIT », POUR SON ACTION PERSONNELLE AU SEIN DE: 2nd FRENCH ARMORED DIVISION, PENDANT L’OPERATION DU 16 AU 24 Novembre 1944.
CROIX DU COMBATTANT VOLONTAIRE 1939-1945
INTERNE RESISTANT et MEDAILLE EVADES DE FRANCE.
Marc Fineltin ajoute : Le cahier de route a été écrit par Marcel Wajémus, il s’arrête avant la campagne d’Allemagne. Marcel Wajémus était le cousin de mon beau-frère Georges Tyszblat, je l’ai donc bien connu, je l’estimais beaucoup, mais nous avons peu parlé de sa guerre, bien qu’il aimait pourtant en parler. Ses parents ont été arrêtés par la gestapo et déportés.
Après-guerre il a monté avec son jeune frère une affaire de confection pour homme. Il a fait partie des associations d’anciens combattants.