LERBRET Marcel

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

Marcel LERBRET

LERBRET Marcel

Mouvement : F.T.P. (Franc-Tireur-Partisan)

Date de naissance : 22-08-1909

Date de disparition : 27-10-1943

Son action dans la résistance :

LERBRET Marcel
Né le 22 août 1909 à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 27 octobre 1943, à Angers (Maine-et-Loire) ; cheminot ; FTP ; membre du Parti communiste clandestin

Ouvrier à l’usine Bernard à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise, Haut¬de-Seine), Marcel Lerbret adhéra au PC en 1936. Le 4 avril 1937 il fut embauché comme ajusteur à la SNCF. Affecté à Lisieux (Calvados) puis à Sotteville-les-Rouen (Seine Inférieure, Seine-Maritime), dans la banlieue de Rouen, il fut muté en 1941 au dépôt de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) où il demeurait, 4 Place de la Cité, avec son épouse et ses deux enfants.

En contact avec Louis Le Paih, Lili, responsable militaire interrégional de l’OS (Organisation spéciale, bras armé du PC clandestin) en septembre 1941, il fit partie du premier triangle du PC clandestin au dépôt, avec Jean Cosson, sous la responsabilité d’Armand Guillou, chef du groupe FTP.

Le 9 novembre 1942, il fut arrêté avec Maurice Pellan pour avoir prononcé des paroles désobligeantes à l’égard des Allemands puis fut relâché quelques jours plus tard.

Se sentant menacé, plongeant dans la clandestinité, il se replia alors dans la région nantaise où il occupa un poste important dans la direction des FTP.

Dans la nuit du 10 juillet 1943, à 22h, il fut arrêté, porteur d’un pistolet automatique, avec Pierre Legendre et Pierre Levant, par la brigade spéciale d’Angers accompagnée par la Sûreté allemande alors qu’il avait rendez-vous à un passage à niveau en gare de Chantenay (Loire Inférieure, Loire-Atlantique) avec Léon Renard avec lequel il eut des contacts au Mans.

Leur groupe fut donné par un étudiant qui venait d’intégrer les FTP. Il tenta de s’évader en sautant de la voiture où il se trouvait mais il fut grièvement blessé.

Dans une lettre à sa femme, il indiqua que Léon Renard avait donné les noms des militants du dépôt des cheminots de Saint-Brieuc aux inspecteurs de la SPAC (Section de police anticommuniste). La trahison de Renard provoqua l’arrestation d’une vingtaine de militants communistes de Nantes et permit à la police d’abattre Auguste Delaune au Mans en juillet 1943.

Le 27 octobre 1943, il fut jugé et condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand d’Angers (Maine-et-Loire) pour affiliation à une organisation FTP et exécuté dans cette ville.

Marcel Lerbret avait 34 ans.

Sa femme déposa à charge contre Renard devant la Cour de Justice de Rennes lors du procès Léon Renard le 22 novembre 1945.

Le nom de Marcel Lerbret figure sur une plaque 4, place de la Cité à Saint-Brieuc, sur la plaque des cheminots, en gare SNCF de Saint-Brieuc et sur le monument des cheminots du dépôt SNCF, rue Jean Coquelin, à Saint-Brieuc.

Commentaire de l’auteur

Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 2W114, 1140W33 ; Archives dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, procès Léon Renard, juin 1946. -L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. -Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord 11920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°6/7, 1998 ; Alain Prigent, Serge Tilly, La bataille du rail, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°8/9, 2000 ; SergeTilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 11940-19441, Les lieux de mémoire, Cahiers de ta Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°10, 2004 et N°11, 2005. -Note de Carlos Fernandez correspondant de Rail et Mémoire.