LE ROY Marcel

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

Marcel LE ROY

LE ROY Marcel, Marie

Mouvement : F.T.P. (Franc-Tireur-Partisan)

Date de naissance : 05-01-1920

Date de disparition : 22-06-1944

Son action dans la résistance :

LE ROY Marcel, Marie
Né le 5 janvier 1920 à PLeumeur-Gautier (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fusillé le 22 juin 1944 à Plourhan (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) ; instituteur ; FTP.

Son père Armand Le Roy, cultivateur né en 1896, épousa Gratiet Philomène, commerçante, née en 1895.

Marcel Le Roy, élève-maître de la promotion 1936-1939 de L’école normale de Saint-Brieuc, était en 1944 instituteur à l’école publique de Plouézec (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).

Célibataire, il demeurait dans cette commune.

Membre du Front national et FTP, il était responsable sur le canton de Paimpol des FUJP.

Le 21 juin 1944, dans le courant de l’après-midi, en mission pour leur maquis en compagnie d’André Lefebvre, lui aussi instituteur à l’école publique de Plouézec (promotion 1939-1942 de l’école normale de Saint-Brieuc), ils reçurent l’ordre d’intercepter au bourg de Lanloup (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) un véhicule transportant du tabac et de ramener la cargaison au maquis. En cours de route ils furent interceptés à Kerouly en Plouézec par une patrouille allemande de cinq hommes en camionnette découverte.

Les deux résistants, pris sous le feu des rafales de mitraillettes, tentèrent de fuir sur leurs bicyclettes mais ils furent rattrapés.

André Lefebvre fut abattu sur place à un kilomètre de Kerouly, sur la route de Coat-Saliou à La Madeleine d’une balle dans la tête.

Marcel Le Roy, blessé à la jambe, capturé, fut fait prisonnier. Émile Le Trocquer qui devait participer à l’opération fut lui aussi arrêté dans des conditions ignorées.

Transférés, avec le corps de leur camarade, au camp allemand de l’Epine-Habet en Plourhan ils subirent un long interrogatoire, ponctué de brutalités.

L’un après l’autre, ils furent jugés. Marcel Le Roy fut condamné à la peine de mort par le Tribunal du secteur postal 56 300 « pour activité de franc-tireur », sans possibilité d’appel. Confrontés l’un à l’autre ils nièrent se connaître. Émile Le Trocquer, marin de commerce, portant sur lui son livret matricule de la marine marchande expliqua aux Allemands qu’il était en permission et n’avait rien à voir avec Marcel Le Roy.

Émile Le Trocquer, n’étant pas détenteur d’arme, et, grâce au courage de son camarade qui nia son appartenance à la Résistance, fut remis en liberté.

Le lendemain, Marcel Le Roy fut fusillé à l’Epine¬Habet en Plourhan, il avait 24 ans.

Le 19 août 1944, après la libération du secteur, les corps d’André Lefebvre et de Marcel Le Roy furent retrouvés enterrés dans une fosse du camp de Plourhan.

Émile Le Trocquer eut la terrible mission de les ramener à leurs familles.

Marcel Le Roy fut inhumé au cimetière de Pleumeur-Gautier.

Sur sa sépulture fut apposée une plaque, don des instituteurs de sa promotion.

La mémoire de Marcel Le Roy et d’André Lefebvre est honorée sur le monument de Kerouly en Plouézec.
Initialement seuls ces deux noms y figuraient. Trois autres noms de résistants FTP du secteur y furent ajoutés par la suite.

L’école maternelle publique, 5 rue Yves Le Bitter à Plouézec porte le nom de Marcel Le Roy ; en outre une plaque portant le nom de Marcel Le Roy est apposée sur une classe de l’école primaire publique André Lefebvre, 16 rue Cyrille Le Barbu en Plouézec.

Les noms des deux instituteurs figurent sur la plaque commémorative (1939-1945) dans le hall d’honneur de l’école normale des instituteurs, 1 rue Théodule Ribot, à Saint-Brieuc.

L’acte d’état-civil comporte la mention « Mort pour la France

Commentaire de l’auteur

France ». Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 68J22, 2W237, 5W16 -Archives de l’ANACR-22 (archives Yves Trédan). -Articles dans La presse communiste des Côtes-du-Nord, L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. -Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-19441, Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 et n°11, 2005. -Etat-civil précisé par la mairie de Pleumeur-Gautier.