Marcel Derenne

Edouard Paysant, chef de l’OCM de l’Orne puis Officier Régional d’Opération du Délégué Militaire Régional (DMR) de la région M, Valentin Abeille est chargé de créer des terrains de parachutages pour le BOA Connaissant la région, il trouve un terrain favorable à Assé-le-Boisne qui est baptisé « Haine »  et un autre « Ouragan » dans la commune proche de Mont-Saint-Jean, à partir de mai 1943. « Haine » est situé au lieu-dit « Le Pin » où se trouve l’exploitation agricole de la famille Derenne qui accepte. C’est ainsi que Georges Derenne père et ses fils Georges, Bernard et Marcel s’engagent.

Ce dernier, né en 1926 travaille dans l’exploitation et participera à tous les parachutages sur « Haine » (quatre réussis) mais aussi à ceux de « Ouragan » (dix réussis sur quatorze tentés). Il lui faut participer à la réception, au stockage, à la livraison des armes et matériel envoyés. Mais un terrain de parachutage est toujours vite repéré, les Allemands savent les localiser. Dans la nuit des 26 et 27 avril 1944, la catastrophe se produit. Déjà, des signes évoquaient un danger imminent : René Brossard, FTP (qui sera fusillé) a été arrêté à Assé-le-Boisne, aussi par précaution, il a été décidé de déplacer les armes de leurs cachettes et c’est au cours de ce transport que la SIPO SD procède aux arrestations. Des autres membres de sa famille, seul Marcel Derenne y échappe miraculeusement. Son équipier de convoi, André Quinton crie soudain « Les Boches ! ». Instantanément, Marcel Derenne  saute et s’enfuit. Poursuivi, il se cache dans un fossé sous les coups de feu, et cela dure une partie de la nuit, mais il parvient à se sauver. Dix-sept membres du réseau sont arrêtés et déportés. Georges Derenne père et son fils Bernard ne reviendront pas.

Marcel doit alors, tout en se cachant, car la SIPO-SD le cherche, reprendre l’exploitation pour faire vivre la famille jusqu’à la fin de la guerre.

Discret, il avait pourtant accepté de témoigner devant des jeunes.

Marcel Derenne est décédé en 2014.