CHADEBECH Marcel

Auteur de la fiche : Marc Fineltin

Marcel CHADEBECH

Marcel CHADEBECH est entré au centre de tri postal de Lyon Gare en 1936 où il rejoindra rapidement une équipe importante et efficace de militants syndicaux et politiques. Fin 1937, à 17 ans il adhère à la CGT puis au Parti Communiste. Deux engagements qu’il a poursuivis jusqu’à son dernier jour. Dès 1942, jeune postier, il entre en résistance aux cotés de ses camarades. De sac postal contenant de grosses sommes d’argent, mises au service de la Résistance, aux actions armées contre l’occupant, il sera bientôt repéré et obligé de se mettre au vert en Savoie. En octobre 1943 il est recruté par le camp Desthieux dans la vallée de l’Azergues, devient rapidement adjoint au chef militaire, puis lui succédera en avril 1944 après que celui-ci soit grièvement blessé. Sous l’impulsion du camp Desthieux, les maquis F.T.P. de l’Azergues vont se développer. Ils ont pour mission de neutraliser la voie de chemin de fer Lyon / Paray-le-Monial par laquelle les Allemands font transiter marchandises, matériel, armement, ligne qui sous les attaques répétées des maquisards ne fonctionnera jamais en totalité. Le 19 mars 1944 Marcel est responsable du camp quand 2 compagnies de G.M.R. et des gardes mobiles l’attaquent 10 maquisards y laisseront leur vie. Les 26 restants vont se réorganiser et poursuivre leur mission. En raison de l’importance des unités, Marcel devient le chef des formations. Le 28 mai 1944, il doit veiller et aider à l’implantation d’un nouveau maquis où se regrouperont les rescapés (dont Raymond Perinetti) de l’état- major F.T.P. de la Zone sud démantelé après une dénonciation, ils créeront rapidement une compagnie puis un bataillon (le 89). Les maquis de l’Azergues ne sont pas restés inertes puisque dès les premiers jours du mois de juin, la vallée de l’Azergues est libre. Mais il faut prendre en main l’administration de la Région d’où l’organisation du congrès du Chamelet » où se trouvent réunis les chefs de la Résistance et les représentants des autorités locales C’est ce congrès, animé notamment par Marcel, qui fixera le prix des produits alimentaires qui perdureront pour certains après la libération.

Ce sont les bataillons 14 juillet et 89 qui participeront, sous le commandement du colonel Lapait, puis lorsqu’il est mitraillé dans sa voiture par l’aviation américaine et grièvement blessé, du colonel Brun, à la libération de Lyon. Mais Marcel qui attendait avec impatience ce moment n’y participera pas suite à un accident de moto. Quelques jours plus tard il rejoindra à la caserne de la Part Dieu le 1er régiment

FFI du Rhône créé à partir des bataillons FTP et deviendra le commandant Carron, Major du régiment Après la libération, Marcel œuvrera pour la paix, sera secrétaire général du Mouvement de la Paix dans le Rhône. En 1964 il contribuera à la création de l’Amicale des Anciens des maquis de l’Azergues. Il prendra part avec l’amicale et au sein de l’ANACR à la défense des idéaux de la Résistance.

Lorsque que pour raison de santé il s’installera dans le Midi, avec Odile sa femme elle aussi résistante, il rédigera, pour servir la mémoire des évènements de la seconde guerre mondiale, sa résistance et l’histoire des maquis de l’Azergues dans « Ce que j’ai connu de la Résistance ». Il publiera deux autres ouvrages ‘Civisme et Mémoire’ témoignages vécus d’authentiques résistants et « 80 ans d’une vie pleine et agitée ».

A 82 ans il sera promu chevalier de la légion d’honneur.