CARRIER Marcel

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Marcel CARRIER


Né le 29 avril 1922, à Paris. Très vite il devient jociste, membre de la Jeunesse Ouvrière chrétienne, puis fédéral jociste. Le 3 août 1940, il se marie. Trois filles naîtront de cette union. Il est requis pour le STO quelques jours seulement après la naissance de la troisième.

Début août 1943, il part comme requis en Allemagne par crainte de représailles sur sa famille. Il est affecté à Weimar. Il devient alors responsable de l’Action catholique clandestine de Weimar. Dès le 15 août, il participe à une réunion clandestine de militants de la région ; nouvelle réunion les 4-5 septembre à Erfurt avec les responsables régionaux pour s’organiser plus activement. Des prêtres prisonniers « transformés » en Travailleurs civils se joignent à eux pour les assister dans les sacrements, auxquels s’ajoutent des prêtres clandestins. Ses relations épistolaires se multiplient et sont codées. Marcel Carrier écrit « sport » pour action catholique, par exemple. Il constitue une bibliothèque, alors que l’envoi de livres de France est interdit. Il se déplace souvent, presque tous les dimanches, pour des réunions et pour maintenir des contacts. Avec Jean Tinturier, ils sont les principaux animateurs de la « Fédération Thuringe ».

Il est arrêté le 17 avril à Weimar. Dans les locaux de la Gestapo à Gotha, il est interrogé par un spécialiste des questions religieuses. Il rejoint à la prison de Gotha onze compagnons arrêtés pour la même cause.

Il signe le 25 septembre sa condamnation : « par son action catholique auprès de ses camarades français, pendant son service du Travail obligatoire, a été un danger pour l’Etat et le peuple allemand ».

Le 12/10/44, il est conduit au camp de Flossenbürg, reçoit le n°28 905. Le témoignage de survivants nous permet de savoir qu’il est mort le 6 mai 1945 à Neustadt-sur-Tachau, sur la route d’évacuation du camp de Flossenbürg.


Source : T1, Martyrs de la Résistance spirituelle, C. Molette, éd. X. de G., 1999 ; Résistances chrétiennes dans l’Allemagne nazie, Fernand Morin, compagnon de cellule de Marcel Callo, D. Morin, éd. Karthala, 2014.