MANGOLD Charles "Alias BROSSARD et/ou Commandant VERNOIS"

Auteur de la fiche : Roger Lefort - Témoignages recueillis et texte de René AUXERRE (Trésorier Départemental de l’A.N.A.C.R.) in « La Voix de la Résistance en Dordogne », n° 3, février 1971, p. 2

MANGOLD Charles


Né le 22 Août 1891 à Ostwald (Bas-Rhin 67), localité d’un peu plus de 5.000 habitants, située à quelques kilomètres au Sud de Strasbourg.

Employé du Ministère, il était replié à Périgueux comme beaucoup de réfugiés Alsaciens pendant l’occupation, et habitait au début le quartier Saint-Georges avec sa compagne et son fils.

D’origine alsacienne, il n’avait jamais accepté la défaite de 1940 et ne pouvait tolérer que son Alsace natale, que son pays la France, soient occupées par les fascistes hitlériens.

Fervent patriote, il était plus connu dans la Résistance d’abord sous le nom de BROSSARD, mais surtout sous celui de VERNOIS.


Voici le témoignage de René AUXERRE (Trésorier Départemental de l’A.N.A.C.R.) :

« C’est dans la clandestinité que Charles Mangold devint le Commandant VERNOIS. Accepté par tous comme le Chef Indiscutable, comme le frère de combat unanimement respecté, VERNOIS fut reconnu comme le responsable de l’Armée Secrète de notre Département. Sa fine silhouette, son bon et franc sourire, ses énormes compétences, son inlassable dévouement, en ont fait l’âme de l’Armée Secrète dans toute notre Région. Obligé d’abandonner sa situation civile, perpétuellement traqué, sa tête mise à prix par la Gestapo, et pourtant les Allemands, souvent sur sa piste, ne parvenaient pas à l’arrêter. Alors, qu’importait !… Malgré toutes les embûches, en effet, le Commandant Vernois continuait le combat et intensifiait même son activité. Toutefois,  le 7 Août 1944, la chance tourne. Les soldats nazis, ceux-là même que Vernois haïssait par-dessus tout, patrouillent sur la route de Bordeaux. Venant vers Périgueux, Vernois est arrêté entre Razac-sur-l’Isle et La Cave. Très vite reconnu par l’occupant, Vernois est emmené à pied jusqu’à Chamiers, où il sera gardé à vue dans une épicerie, en attendant que la sinistre Gestapo, alertée téléphoniquement de sa capture, vienne le prendre.

Conduit au 35e, Vernois subit des sévices innombrables. Questionné, Il refuse de parler. Alors les coups pleuvent. La torture commence. Vernois ne dit rien, les supplices n’ouvrent pas sa bouche. Enfermé dans une cellule, souffrant terriblement, mais refusant de voir son corps souillé par les balles du peloton d’exécution nazi, le Commandant Vernois s’ouvrit les veines à l’aide d’une boîte de conserve, avec l’espoir de mourir ainsi en toute fierté. Alertés, ses geôliers ne lui permirent même pas la mort qu’il avait choisie. Ligaturant ses bras, ils le ranimèrent d’une piqûre et le conduisirent immédiatement au poteau d’exécution. Une rafale, et VERNOIS, héros de la Résistance, payait son tribut à la Liberté et à la France, le 12 Août 1944, vers 18 heures. Il allait avoir 53 ans.

Son fils, à son exemple, faisait lui aussi partie de la Résistance en Dordogne. »


Après la Libération, la Municipalité de Périgueux reconnaissante, honorera ce héros de la Résistance disparu, en donnant son nom à l’ancienne Rue du Lycée.