Maloubier Robert

S.O.E.

Auteur de la fiche : François Fouré via Wikipédia

Maloubier Robert

Robert Maloubier, dit Bob, est né le 2 février 1923 à Neuilly-sur-Seine où Il fait ses études au Lycée Pasteur. Sportif et nageur, il est notamment membre de l’équipe de natation du Racing Club d France.

En mai 1940, alors qu’il prépare son bac, les troupes allemandes déferlent sur la France et les épreuves du baccalauréat sont reportées à une date ultérieure. En juin, il quitte alors Paris et décide de rejoindre le général de Gaulle. Il tente de passer par Bordeaux, puis Saint-Jean-de-Luz et enfin Marseille mais sans succès. En décembre, il regagne Paris pour embrasser ses parents une dernière fois car il continue de tenter de passer en Angleterre. A Royat, il rencontre le colonel Émile Bonotaux qui lui conseille plutôt de gagner l’Afrique du Nord.

En janvier 1941, il s’enrôle dans l’aviation de l’armée d’armistice afin de mettre le cap sur Gibraltar ou Malte dès qu’il sera seul aux commande d’un avion. Mais comme il y a déjà trop de pilotes, il demeure rampant et est affecté à la garde de la base aérienne de Bizerte en Tunisie.

Le 8 novembre 1942, la base est encerclée par les Allemands. Bob Maloubier et son ami Henri Silhol partent en Algérie à vélo. Ils y rejoignent des soldats britanniques débarqués par l’opération Torch. Il est alors recruté comme agent secret du SOE et quitte quitte Alger pour Londres, via Gibraltar en Janvier 1943.

Il passe par le Patriotic School en février puis est dirigé vers Orchard Court où il rencontre les agents opérationnels. En mars il est à entraînement avec Pierre Raynaud et Henri Sihol. Tous trois rencontrent Diana Rowden et Éliane Plewman et Éric Cauchi. Maniement des armes et des explosifs, liaison radio, action commandos au Wanborough Manor, sécurité au New Forext le tout couronné par cinq saut en parachute dont un de nit à Ringway.

Dans la nuit du 15 au 16 août, il est parachuté en France, près de Louviers. Il atterrit, à minuit passé, dans un champ de blé. Au pied d’un pommier patiente un homme « jeune, plutôt petit, aux lèvres bien ourlées, au regard gris pétillant d’intelligence et d’humour ». C’est Philippe Liewer chef du réseau SALESMAN et qui sera son « boss ». Maloubier remplace Gabriel Chartrand comme saboteur du réseau. Il est secondé par Claude Malraux. Bob Maloubier dirige alors une équipe de « terroristes » qui réalise plusieurs sabotages : un «tender» de sous-marins qui, depuis longtemps, force le blocus de la Royal Navy et accroît le rayon d’action des U-Boote; une usine qui fabrique des pièces d’avions Focke-Wulf; une centrale électrique qui alimente la région rouennaise.

Dans la soirée du 20 décembre, il manque d’être arrêté par les Allemands à Elbeuf. Mais en parvenant à leur échapper, il est blessé par balles. Dans la nuit du 4 au 5 février 1944, un avion Hudson le ramène à Londres.

A Londres, Philippe Liewer lui apprend que de nombreux membres du réseau ont été arrêtés (les agents Claude Malraux et Isidore Newman, le garagiste Georges Philippon, Roger Mayer, etc). Catherine, la compagne de Claude, a glissé entre les mailles et a rejoint Roland Malraux frère de Claude qui a réussi le 12 mars, à envoyer à Londres un message radio rapportant la situation dramatique du réseau. Le retour en Normandie est désormais exclu.

Dans la nuit du 7 au 8 juin 1944, Philippe Liewer dit «Hamlet », Violette Szabo et Bob Maloubier et Jean-Claude Guiet « Virgile », l’opérateur radio, sont parachutés dans le Limousin. Ils viennent soutenir les maquis de la région. Violette tombe entre les mains des SS de la Panzer Division DAS Reich qui se rue de Toulouse vers la Normandie.

Bob Mallouser participe à la Libération du Limousin puis il « chatouille les débris des garnisons ennemies qui depuis l’Atlantique s’efforcent de regagner l’Allemagne ». Il remonte vers Châteauroux. Ébloui par le soleil couchant, il pense pouvoir stopper 3 cyclistes qui sont en fait l’avant garde d’une colonne allemande. Il est une nouvelle fois blessé et fait prisonnier. A Billy dans l’Allier les Allemands sont subissent les attaques des maquisards. Ils ont de très nombreux blessés qui ne peuvent être soignés faute de drogues et pansements. Le Général allemand lui propose de le libérer à la condition qu’il s’engage sur l’honneur à faire soigner ses blessés. A la tête d’un peloton d’ambulance, Bob Maloubier rejoint l’hôpital de Moulins.

En aout 1945, il est versé Bob Maloubier est reversé à la Force 136. Cette unité du «Special Operations Exectutive » (Direction des opérations spéciales) a pour mission d’encadrer les maquis dans les territoires d’Asie occupés par les Japonais et y mener des actions subversives. Il est parachuté au Laos et fait prisonnier par les Japonais juste à la fin de la guerre.

Rentré en France, il entre dans les services de renseignement extérieur (DGER) où il y restera quinze ans.  Il participe à la fondation du service action du SDECE (actuelle DGSE). En 1952 Il fonde l’unité « nageurs de combat » d’Arzew.

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Il meurt à Paris le 20 avril 2015. Ses obsèques sont célébrées à Saint-Louis-des Invalides