Vincent Madeleine "« Simone » ou « Josette Lambert », "

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Madeleine Vincent

Madeleine Vincent, grande figure de la Résistance parisienne, du PCF et du féminisme, épouse de Guy Ducoloné, ancien député des Hauts-de-Seine, est morte des suites d’une longue maladie, lundi 21 novembre 2005. Elle était âgée de 85 ans. Née le 4 mai 1920 à Asnières (Hauts-de-Seine) – la même année que Georges Marchais, dont elle a toujours été proche -, Madeleine Vincent avait adhéré au Parti communiste français (PCF) en 1938. Elle est responsable des Jeunesses communistes du Nord Pas-de-Calais quand éclate la guerre. Résistante sous les noms de « Simone » ou de « Josette Lambert », elle est arrêtée en juin 1942. De retour des camps de déportation en mai 1945, la jeune employée prend la tête de l’Union des jeunes filles de France (UJFF). Madeleine Vincent entre au comité central en 1954, puis, un an plus tard, cède à Georges Marchais sa place à la direction de la fédération de Seine-Sud. En 1970, elle intègre le bureau politique du PCF, à la place de Jeannette Thorez-Vermeesch, la compagne de Maurice Thorez : elle va y siéger pendant vingt ans. A la commission « Femmes » du PCF, qu’elle a longtemps présidée, Madeleine Vincent a défendu docilement la famille, la fête des mères, combattu la contraception et, avec ses camarades, pleuré la mort de Staline, en 1953. Chargée ensuite des collectivités locales, elle a toujours été soutenue par l’ancien secrétaire général, Georges Marchais, et par Gaston Plissonnier, aussi discret qu’influent secrétaire du comité central, responsable de la promotion des cadres.

Cette « thorézienne » fut au cœur des avancements et des rétrogradations chères à l’appareil communiste. Petite femme austère aux airs de dame patronnesse, elle incarnait à merveille la rigueur communiste, elle cette a été, sans qu’on le sache, la « marraine » de quelques futurs dirigeants du parti comme de Robert Hue ou Marie-George Buffet.