POURTOIS Louis

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Louis POURTOIS


Né le 24 mai 1919 à Besançon. Il suit l’école de l’Arsenal de Besançon. De famille très modeste, il gagne sa vie très tôt : en 1932 comme garçon de courses, en 1933 comme employé à l’agence bisontine du Crédit industriel d’Alsace-Lorraine.

A partir de 8 ans, il très engagé au niveau catholique : sert la messe, participe en 1936 à la fondation  du mouvement pour les jeunes de  « Cœurs Vaillants » ;  en 1940 il est responsable du groupe naissant « JOC, Banques et bureaux à Besançon ».

Le 7 décembre 1942, il est requis pour partir au STO. Il est affecté à Eisenach.

Il devient responsable de l’action catholique à Eisenach à partir de Noël 1942-février 1943.  Dans ce cadre, il lance des activités théâtrales, des loisirs, des cercles d’études, qui détournent les jeunes de la propagande nazie visant à les réduire à des bêtes de travail. Lui-même est affecté à l’essai des moteurs d’avions Juncker 52 et travaille 72 h par semaine (lettre du 21 mars 1944). Le 27-28 novembre 1943, il participe à une rencontre clandestine régionale à Erfurt, où il représente l’action catholique d’Eisenach avec le père Maurice Dubois-Matra, qui a accepté de quitter son statut de prêtre prisonnier pour devenir Travailleur civil et les assister pour les sacrements. Le clergé allemand est lui-même interdit d’assister les Français sous peine d’aller à Dachau.

Le 19 avril 1944, il est arrêté à Eisenach. Transféré dans les locaux de la Gestapo de Gotha, il est interrogé par un spécialiste des questions religieuses. Il rejoint à la prison de Gotha onze compagnons arrêtés pour la même cause.

Le 25 septembre 1944, il signe son motif de condamnation : « Par son action catholique auprès de ces camarades Français, pendant son service du Travail obligatoire, a été un danger pour l’Etat et le  peuple allemand ».

Le 12 octobre 1944, il arrive à Flossenbürg et reçoit le n° 28 908. Les 23-25 octobre, il est transféré au kommando de Gusen, du camp de concentration de Mauthausen, avec le n° 108715.

Le 20 avril 1945, il décède au Revier du camp de Mauthausen.


Source : T1, Martyrs de la Résistance spirituelle, C. Molette, éd. X. de G., 1999 ; Résistances chrétiennes dans l’Allemagne nazie, Fernand Morin, compagnon de cellule de Marcel Callo, D. Morin, éd. Karthala, 2014.

 

 

 

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