François Louis "Vidal"

CND (Confrérie Notre-Dame) Castille

Auteur de la fiche : Auteur : extrait de l’ouvrage « Une jeunesse engagée » (A.A.E.E., anciens éclaireurs et éclaireuses de France)

Louis François

Né en 1904, entré aux Éclaireurs de France en 1917 à Lyon. Reçu second à l’oral d’agrégation d’histoire en 1926, professeur à Paris à partir de 1933 où il pratique les méthodes « actives ».

Lieutenant de réserve, mobilisé en 1938 après l’Anschluss, puis, en 1939, affecté en mai à la 4ème Division Cuirassée en cours de formation sous le commandement du général de Gaulle dont il devient l’officier d’ordonnance. Découvre l’appel du 18 juin après sa démobilisation en août 1940 et cherche dès la rentrée scolaire des contacts avec la France Libre. Après avoir créé une « cellule » de quelques personnes, entre, à partir de 1941, en relations avec le réseau C.N.D. du Colonel Rémy (Gilbert Renaud) et y prend le pseudo de Vidal en souvenir du géographe Vidal de la Blache. Pour Rémy, recrute Pierre Brossolette, comme lui professeur au collège Sévigné, puis Georges Lapierre, ancien secrétaire général du Syndicat national des Instituteurs. Pour ce dernier, l’objectif est de créer un réseau d’instituteurs correspondants dans les départements côtiers.

Arrêté par la Police allemande en septembre 1942, il connaît la prison de Fresnes – où il grave des poèmes sur les murs de sa celllule -, et le fort de Romainville puis est, en 1943, déporté comme « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) vers l’Allemagne : Sarrebrück, Sachsenhausen – Oranienburg, Neuengamme. En avril 1945, dans la rade de Lübeck, assiste au bombardement par des avions anglais d’un paquebot qui abrite de nombreux rescapés du camp…

En mars 1942, avait reçu un mot manuscrit du Général de Gaulle :

« Mon cher ami,

On m’a parlé de vous – que je n’ai pas oublié. Si vous pensez un peu à moi, songez que l’entreprise est dure et que l’on n’a pas trop d’hommes de bonne volonté.

Mes amitiés et souvenirs

  1. de Gaulle»

Cette lettre, cachée dans un casier à cartes du lycée Henri IV, a été retrouvée à son retour de déportation. Après la guerre, est resté en relations avec le Général de Gaulle auquel il a rendu visite à plusieurs reprises pendant la « traversée du désert » mais qu’il n’a pas rejoint dans ses options politiques. Il a consacré son existence à l’enseignement et à l’éducation de la jeunesse : professeur et créateur d’une collection d’ouvrages de géographie, inspecteur général de l’Instruction Publique, mais aussi ardent promoteur de « l’instruction civique » dans l’enseignement du second degré, délégué à l’UNESCO et fondateur des « Clubs UNESCO », président des Éclaireurs de France et de l’A.N.C.E. (Association nationale des Communautés d’Enfants), vice-président de la Fondation des Bourses Zellidja.

Louis François a été le premier président du Concours sur la Résistance et la Déportation. Il est décédé en 2002.