Lieutenant Marchal

Auteur de la fiche : Jean Maugard:" Lieutenant Marchal", le 16.11.2001

Lieutenant Marchal

Témoignage : lieutenant Marchal: Jean Maugard, paru à la libération à Cavaillon ».

Quand j’ai vu le nom de  » Pierrard « , j’ai compris tout de suite. Je ne connaissais pas les vrais noms, il n’y avait que Max Fischer et M. Beyne qui les connaissaient. Mais par contre je connaissais tous les faux noms,( ce n’est plus le cas .) C’est bien « Pierrard » qui s’étaient abîmé le pied en essayant un revolver la veille du drame et qui n’a pu marché ainsi, que le plus jeune du groupe tétanisé par la peur,. J’ai pu faire sortir tous mes hommes en les faisant sauter par une trappe derrière la maison. Quelque uns qui sont passés au bon endroit ont pu s’échapper. Je suis resté avec  » Pierrard » et le jeune « Polak », pour les prendre avec moi et les faire sortir par le devant de la maison où l’on entendait plus de bruit. On a pas eu le temps de se cacher, un nazi qui traînait encore par-là, a surgit. Il a tué immédiatement le petit ( Polak ) presque à bout portant. Il met son revolver sur « Pierrard » et au moment ou il le tue, je le pousse très fort. Il tombe à genoux pendant que je pars comme une flèche en zigzagant, il tire sans pouvoir m’atteindre. Il appelle d’autres nazis mieux armés pour l’aider. Mai, je suis déjà loin, au bord d’un profond lit de ruisseau à sec, dans lequel je tombe en roulant. Je remonte le ravin qui tourne et je peux sortir sur l’autre rive. Les nazis ne cherchent pas à aller plus loin, mais ont envoyé des grenades. Et ont tiré avec des armes automatiques assez longtemps, arrosant partout dans ma direction. Je me suis caché dans un endroit où il y avait moins de neige, attendant l’obscurité. Le reste est sur le papier de Cavaillon: » Article du journal régional paru à la libération qui fait le récit et l’éloge du lieutenant Marchal ». Une chose très importante: Noue étions couchés quand les allemands sont arrivés à l’aurore, en évitant les endroits où veillaient les sentinelles. Car deux jeunes  du groupe ont eu la permission  d’aller  passer quelques jours  dans leurs familles. Quelle erreur, ils sont revenus avec les allemands! J’ai tourné en rond toute la nuit autour du village, une femme qui habitait en bas d’Izon m’a soigné les mains et les pieds qui avaient souffert. Dès le jour je suis allé tout seul mettre les noms sur les morts et j’ai demandé un endroit pour les inhumer à Izon la Bruisse. C’est grâce à cela qu’ils ont pu être identifiés  et que ceux qui les visitent savent où ils reposent. Il y a quelques jours, j’étais avec des amis à Séderont, j’y ai revu la dame qui m’avait soigné pour la première fois depuis ces événements.