Les « Fusillés » du jardin du Luxembourg

Le 18 août 1944, le colonel Henri Rol-Tanguy, chef des FFI d’Île-de-France, fait afficher sur les murs de Paris l’ordre de mobilisation générale en accord avec les organes dirigeants de la Résistance. Ordre est donné tous les Parisiens de rejoindre les FFI et « d’attaquer l’ennemi partout où il se trouvera ».

Le 19 août, jour J de l’insurrection, vers 7 h 00 du matin, 2000 gardiens de la paix occupent la préfecture de police.

Vers 16 heures, les gardiens de la paix Jean Dugarreau, André Monnier et Arthur Pothier, envoyés en renfort à la Cité, dirigeaient en voiture administrative vers la Préfecture de police. A la hauteur du pont d’Austerlitz, ils ont été interceptés et faits prisonniers par les Allemands

D’abord conduits aux Magasins généraux puis au Sénat, ces agents y auraient été fusillés par les Allemands, le lendemain, 20 août, avec d’autres prisonniers : quatre civiles patriotes qui se trouvaient en détention au palais du Luxembourg : Henri Bessot, Louis Gallon, Léon Hutin, Jean Robeaux.

Dès le 26 août, sur la foi de plusieurs témoignages des fouilles sont entreprises dans les allées des Jardins. Une fosse commune est effectivement découverte, probablement creusée par les prisonniers eux-mêmes. Sept cadavres sont exhumés.

Sur la photo présentée ci-dessous, seulement six sont visibles car le photographe de l’identité judiciaire n’a pas attendu que le corps d’Henri Bessot soit remonté.

Les victimes sont : Louis Gallon, 23 ans ; Louis-Marcel Huttin, 21 ans ; Jean Robeaux, 40 ans, FFI du Front national du 5^e, Henri Bessot, FFI et membre de la Défense passive ; Jean Dugarreau, 34 ans, gardien de la paix ; Arthur Pothier, 41 ans, gardien de la paix ; André Monnier, 35 ans, gardien de la paix.

Certains de ces hommes possédaient encore leurs papiers d’identité ; pour les autres, les familles durent reconnaître les cadavres à partir des vêtements, des bagues et des chaussures.