Martiniquais inconu "Blanchette"

Auteur de la fiche : François Cartigny

Le Martiniquais inconnu

« Blanchette », selon le « petit nom » que lui avaient donné ses camarades de chantier était un Martiniquais âgé de 30 ans environ qui vivant en Normandie avait été requis au titre du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) pour travailler à la construction du « mur de l’Atlantique » au sein de l’organisation Todt, en France.

Après le débarquement allié du 6 juin 1944, les Allemands compte tenu de la progression des forces anglo-américaines vers l’intérieur, retiraient du front leurs ouvriers de l’entreprise Todt.

Le 17 juin, alors qu’une colonne de travailleurs marchait à pied sur la route de Saint Lô à Coutances (Manche), une voiture d’officiers allemands passa à côté d’elle.

Un homme sortit des rangs et portant la main à la poche de sa veste brandit un pistolet avec lequel il tira sur la voiture des officiers. Malheureusement il manqua sa cible. Immédiatement il fut cerné par des Allemands qui convoyaient la colonne des ouvriers et aussitôt désarmé fut fusillé sur place. Cet homme, c’était « Blanchette ».

II fut provisoirement inhumé sur le bord de la route, sur le territoire de la commune de Carantilly. Quelques jours plus tard, lorsque les combats s’étaient éloignés de la région, le corps fut déterré et ré-inhumé dans le cimetière communal du petit village normand.

Son nom restant inconnu, une plaque fut gravé sur le monument aux morts de la commune de Carantilly, dans le cimetière entourant l’église, portant les mots: « Un Français de la Martinique ».

Six ans après, Aimé Césaire, maire de Fort de France, apprenant l’histoire tragique de son compatriote décidait du retour du corps à la Martinique, sous le pilotage de M. René Clérempuy, président du Comité de rapatriement

Le 5 juillet 1951, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses de la ville, la dépouille du « résistant inconnu Martiniquais » fut placée dans une tombe au pied du monument aux morts de Fort de France. Son identité, à ce jour, reste incon­nue, aucune famille martiniquaise n’ayant réclamé le corps de l’héroïque martyr.