Le Gallou Charles, Louis
Auteur de la fiche : Alain Prigent et Serge Tilly.
Le Gallou Charles, Louis
Appartenant au parti communiste clandestin et aux FTP (Francs-tireurs et partisans Français), Charles Louis Le Gallou est né le 5 novembre 1921 à Plounez-en-Paimpol (anciennement Côtes-du-Nord, aujourd’hui Côtes d’Armor), mort fusillé par les Allemands le 6 mai 1944 à Ploufagran (Côtes d’Armor).
Fils d’Eugène Marie Le Gallou et de Marie-Joséphine née Le Peurian, Charles Louis Le Gallou exerce le métier de plâtrier et demeure lors de son arrestation au 52 rue de la Trinité à Guingamp (Côtes d’Armor).
ACTION DANS LA RESISTANCE :
Après le démantèlement du groupe Cadras de Châtelaudren en novembre 1943, Charles Le Gallou devient, avec Jean Lorgeré responsable du sous-secteur FTP de Guingamp (Selon Désiré Camus). Il convoie du matériel de Paris à Guingamp (en relation avec Lucien Trovel du Parti communiste) et participe le 15 janvier 1944 à une attaque à mains armées à Ploumillau.
Il est arrêté suite à une dénonciation (avec Emile Henry) par les Allemands le 6 mars 1944 à Berg-Ar-C’Ha en Plounérin, torturé à la maison de la Pépinière à Plouaret et emprisonné avec onze autres FTP (tous originaires de l’ouest du département) à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Jugé par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 665 à Saint-Brieuc, il est condamné à mort comme « franc-tireur ».
Durant la nuit précédant leur exécution, les condamnés chantent « La Marseillaise » et « L’Internationale », reprises par d’autres prisonniers. Ils chantèrent encore selon des témoins pendant leur transfert vers le lieu d’exécution.
Le 6 mai 1944, les Allemands fusillent Charles Le Gallou avec Marcel Bitaille, Eugène Cazoulat, Auguste Dugay, Emile Henry, Maurice Lagadec, Arsène Le Bozec, Roger Madigou, Pierre Menguy, Jean Pleiber, François Prigent, Roger Quintrec au camp de manœuvre des Croix en Ploufagran, par groupes, entre 7h10 et 7h31. Vers 17h, un nouveau groupe de sept FTP, arrêtés à Plouaret sont fusillés au même endroit. Au total, les dix neuf corps sont enterrés, sans cercueil, sur place (Il est à noter, que le Maréchal Erwinn Rommel, de passage à Quintin dans les Côtes du Nord en avril 1944, avait recommandé l’application des méthodes utilisées par les Allemands sur le front russe, pour lutter contre l’augmentation des attentats. Recommandation relayée par la presse régionale vichyste pour impressionner la population).
Le décès de Charles Le Gallou est constaté à 7h10 par un médecin allemand : il avait 23 ans.
Dès le 12 mai 1944, une gerbe de fleurs est déposée au pied du monument aux morts de callac-de-Bretagne avec cette inscription « Aux héros du 6 mai fusillés par les boches » et une oriflamme accrochée. Constatant que la population vient déposer des fleurs sur le lieu des exécutions, les autorités allemandes pour éviter d’autres manifestations, font exhumer par la Croix Rouge les corps et les Pompes funèbres de Saint-Brieuc les mettent dans des caisses de bois enterrées dans la forêt de L’Hermitage-Lorge (Côtes d’Armor) à l’abri des regards.
Après la Libération à la demande de Jean-Marie Madigou, père d’un des suppliciés, Armand Tilly et Louis Lalès, FTP1, entreprennent des recherches pour retrouver les corps. Après une enquête assez longue, grâce à un cultivateur de Ploeuc-sur-lié (Côtes d’Armor) qui a repéré des monticules de terre dans une clairière à cinq kilomètres du bourg de l’Hermitage-lorge, les dix-neuf sépultures sont localisées et les corps exhumés.
Passant outre à la réglementation préfectorale sur le transport des personnes décédées, les huit corps des suppliciés de Plouaret et de Louargat sont transportés dans leurs communes d’origine. C’est le Comité départemental de Libération qui opère d’une manière identique pour les onze autres corps (dont celui de Charles Le Gallou qui est inhumé au cimetière de Guingamp).
Le nom de Charles Le Gallou a été porté par une compagnie FTP. Il figure sur le monument du camp de manœuvre des Croix en Ploufagran, et sur celui, érigé à proximité du lieu où furent découverts les corps à l’Hermitage-Lorge
SOURCES :
Archives départementales des Côtes d’Armor : 2w33, 2 w113, 2w157
Archives de l’ANCR
Témoignages :
Armand Tilly
Lucien Trovel. Recueilli par Marcel Alory (ancien secrétaire de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord).
BIBLIOGRAPHIE :
Camus Désiré : on nous appelait terroristes. Skol Vreizh. 2001
Prigent Alain : histoire des communistes des Côtes-du-Nord 1920-1945. Saint-Brieuc. 2000
Tilly Serge : L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 1940-1944. Les lieux de mémoire. Cahiers de la résistance populaire dans les Côtes-du-Nord. N° 10.2004, n°11.2005.
1 Tous les trois sont originaires de Louargat (Côtes d’Armor)