LAURENT Émile, Paul

F.T.P.

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

LAURENT Émile, Paul

LAURENT Émile, Paul est né le 3 septembre 1924 à Warmeriville (Marne), fusillé le 3 juillet 1944 à Angoulême (Charente) ; ouvrier boulanger ; FTP ; membre des Jeunesses communistes.

Son père Jean Laurent, maçon né le 8 juin 1892 à Plouisy (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), épousa Francine Leuvrier, sans profession, née le 8 mai 1892 à Plouisy.

Célibataire, Émile Laurent demeurait à Pleumeur-Gautier (Côtes-du-Nord ; Côtes-d’Armor) où il exerçait le métier de boulanger.
En mai 1942, il rencontra dans sa commune Louis Kerleau qui était en train de mettre en place le PC clandestin après avoir été en contact avec Robert Toanen puis Louis Pichouron.

Émile Laurent entra dans :l’organisation clandestine et plus particulièrement dans la branche militaire FTP. Il fit partie d’un triangle : avec Charles Le Moal sous la responsabilité de Louis Kerleau.

Fin 1942, Marcel Brégeon, responsable
clandestin dans les Côtes-du-Nord, remit à Toanen des explosifs en lui demandant de passer à l’action le plus rapidement possible. Le 1er janvier 1943, Kerleau accompagna Marcel Danigo et Robert Tzanen, lors d’une opération à la mairie de Pleumeur-Gautier où ils saisirent une machine à écrire qui fut
dirigée vers Saint-Brieuc. En février 1943, Laurent et les membres de son triangle procédèrent à deux opérations contre des fermiers soupçonnés de collaborer avec l’ennemi (à Trédarzec le 7 février et à Pleumeur-Gautier le 21 février).
Il participa avec Charles Le Moal et trois autres FTP, le 27 mars 1943, à l’opération menée à Paimpol contre un fermier accusé de faire du marché noir. L’identification de quelques dizaines de militants rendue possible par les aveux obtenus sous la torture par les inspecteurs de la SPAC (Section de Protection AntiCommuniste) et le non-respect des mesures de cloisonnement liées à la clandestinité. Elle provoqua une véritable hécatombe sans toucher cependant les principaux responsables du PC clandestin en fuite.

Au moment de son arrestation, en avril 1943, Kerleau était en possession d’un revolver 6.35. Le 3 juillet 1944, il fut condamné à la peine de mort et fusillé à Angoulême (Charente) ainsi que Edmond Le Merrer, Charles Le Moal, Jean Mont et Marcel Danigo.

Émile Laurent avait 20 ans.

Il fut inhumé au cimetière de Linars (Charente).

Le nom d’Émile Laurent figure sur le monument du stade des Trois Chênes à Angoulême (Charente).

Commentaire de l’auteur

Sources : -Archives dép. Côtes-d’Armor 2W104, 2W236, 1043W33, 1140W83 activité du PC [1940-19441. Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969 ; -Alain Prigent, histoire des communistes des Côtes-du-Nord 11920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; -Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, -Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°6/7, 1998 ; – Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord :1940-1944), Les lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 et n°11, 2005. -État-civil précisé par la mairie de Warmeriville. Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord