LAFRANCHE Francis

F.T.P.

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

LAFRANCHE Francis

LAFRANCHE Francis est né le 23 mai 1924 à Brusvily (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; carrier ; FTP ; membre du Parti communiste clandestin.

Son père Célestin Lafranche qui avait épousé Léontine Le Breton était un ouvrier carrier, tailleur de pierre. Membre du syndicat CGT des carriers du Hinglé (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) dès 1920, il fut un des militants les plus en vue de la CGTU lors des grèves de 1925¬1926. Il fut élu au conseil municipal à Brusvily (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) où il siégea dans la majorité de gauche de 1925 à 1940.

Aîné de leurs huit enfants, Francis Lafranche, carrier également, demeurait au Val-Ory en Bobital (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).

Le 8 décembre 1942 Francis Lafranche fut arrêté par les Allemands à Bobital. Il avait, avec deux autres camarades, aidé Marcel Blanchard à « corriger » son oncle soupçonné de l’avoir dénoncé aux autorités pour écoute de la radio de Londres.

Francis Lafranche, qui travaillait dans le bassin du Hinglé, profondément marqué par la culture revendicative et révolutionnaire de la profession et par la tradition familiale, avait, comme beaucoup de ses compagnons de travail, intégré la Résistance FTP. Il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans les régions de Dinan (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) et de Vitré (Ille-et-Vilaine).

La libération de deux membres de la direction FTP d’Ille-et-Vilaine, Jean Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des FTP d’Ille-et-Vilaine.

Le 8 mai, Lafranche qui dirigeait le groupe fut arrêté avec Hippolyte Thomas au moment où ils prenaient des repères pour tenter de libérer Louis Hesry et Charles Maillard. Il fut livré aux Allemands qui l’incarcérèrent à la prison Jacques Cartier de Rennes.

Le 30 mai, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il fut fusillé à 6h35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean Brault, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis, et Hyppolite Thomas.

Francis Lafranche avait 20 ans.

Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944 il fut enterré au cimetière du Hinglé.

Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.
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Commentaire de l’auteur

Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 2W112, 1140W84. -Epopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Cahiers de la Résistance Populaire dans tes Côtes-du-Nord, n°2, 1995 ; – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945 ; Ouvrage collectif, Le peuple des carrières, Editions Apogée, 2011; –Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 11940-1944), Les lieux de mémoire, -Cahiers de la Résistance Populaire dans Les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 et n°11, 2005. Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord