LA RESISTANCE SPONTANEE en Charente Maritime sud

Auteur de la fiche : Documents Nicole PROUX sur les mouvements spontanés.

LA RESISTANCE SPONTANEE en Charente Maritime sud

 Le sud du département est resté très rural, avec ses petites villes et ses nombreux villages.

Dès l’été 1940, des initiatives émergent dans ce secteur proche du Bordelais, du Périgord et de la ligne de démarcation. Elles sont souvent le fait d’hommes, de femmes dont la profession basée en partie sur le relationnel leur permet d’avoir des contacts réguliers avec différentes catégories de la population : instituteurs, très souvent, gendarmes, facteurs, employés SNCF.

Bien implantés dans les villages ou les petites villes, ils ont sollicité leurs relations, créant des petits groupes de résistants qui vont finir par unir leurs forces, rejoindre l’OCM et la résistance départementale.

Deux hommes ont un rôle majeur dans leur rassemblement Raymond BOUCHET et Roger FARAUD, tous les deux instituteurs socialistes, francs-maçons comme nombre de leurs collègues de ces villages. Tous les deux ont été déplacés par Vichy, le premier à La Rochelle, le second en Charente, avec interdiction de retourner à Jonzac.

Mais, l’un et l’autre ont conservé des amitiés sûres dans le sud du département et ils vont s’appuyer sur elles. Raymond BOUCHET, rallié à l’OCM par l’intermédiaire de son ami Jean GARNIER, a recruté ROGER FARAUD. Ce dernier, bien qu’interdit dans le jonzacais qu’il parcourt à bicyclette, avait déjà commencé à recruter, comme à Clérac où il sollicite des anciens collègues Liliane et Gervais SIMONNEAU. Lui, responsable d’un groupe et sa femme qui établit les faux-papiers.

Quant à Raymond BOUCHET, il assure le lien entre le sud du département et le principal mouvement de résistance « HONNEUR et PATRIE », centré sur le chef-lieu de département au Nord.

Parmi les principaux animateurs

  • L’adjudant-chef de gendarmerie BERNARD, alias « Médaille Militaire »

Il a rapporté à Jonzac de son précédent poste des fiches de démobilisation portant sa signature et le cachet de La Réole. Dès le mois d’août 1940, il établit de fausses cartes d’identité qu’il remet à 17 prisonniers évadés, et ceux qui le désirent sont orientés vers la zone libre.

Le 27 août 1940, il coupe et enlève sur 185 mètres le câble téléphonique qui relie Royan à Bordeaux, provoquant une interruption des communications allemandes pendant 18 heures.

Il stocke des armes de chasse, de guerre, des munitions chez Monsieur GUILBAUD, dont la propriété est isolée au milieu des bois.

Plus tard, il y fera héberger des résistants pourchassés, des israélites, des réfractaires au S.T.O.

Il distribue aux sympathisants des tracts portant des commentaires sur les émissions de Londres et la situation internationale. Lors des enquêtes concernant des incidents avec les troupes d’occupation, il minimise les faits.

En juin 1943, il est contacté par ROUX puis par Henri GUINDET et décide d’adhérer au groupe AS (Armée Secrète) de l’0CM (Organisation Civile et Militaire)

  • Le maréchal des logis chef René GIBEAU,

A Jonzac l’été 1940, il commence ses activités de résistant. Avec la complicité de deux de mairie à Archiac et à Saint-Germain-de Lusignan, il établit de fausses cartes

La complicité des gendarmes PILET et BAUDRY lui a permis de monter une filière de passage de la ligne de démarcation à la Rochechalais (limite du département).

Sollicitant l’aide de ses collègues anti nazis, il étend son groupe à Saint-Aigulin,

Montlieu-la-Garde, Mirambeau, Archiac. C’est à lui qu’André RANSAC s’adresse pour l’aider à camoufler un stock d’armes et de munitions abandonnées par l’armée en retraite

Dès l’été 1940, le lieutenant FONTOGNE, de la section de Jonzac, le met en relation avec Jean BOUTIN, dit SOUBIATON Julien, agent d’assurance à Nontron en Dordogne qui était un agent du capitaine STROUP du deuxième bureau, section Périgueux.

Les renseignements et les plans sont transmis au père du capitaine POUTON (ancien chef de la section de Jonzac) déplacé de Périgueux. Ils sont ensuite expédiés par colis déposés à la gare ou à des adresses toujours différentes à Niort, Angoulême, Paris… ou récupérés au passage de BOUTIN.

En novembre 1941, René GIBEAU dérobe une caisse d’archives qui appartenait à une division blindée allemande en stationnement à Saint-Genis-de-Saintonge.

Sa position à Jonzac lui permet d’être au courant des perquisitions projetées et des dénonciations. Il n’hésite pas à prévenir les intéressés. Dénoncé, il est arrêté le 12 février 1943 et accusé d’espionnage.

André RANSAC

Instituteur à saint-Martial-sur-Né, il s’engage très tôt dans la Résistance. Au début de l’été 1940, il découvre sur un bord de route un stock d’armes et de munitions abandonné par l’armée belge lors de sa retraite. Il fait appel à René GIBEAU et tous les deux décident d’en récupérer la plus grande partie, qui est mise en sécurité. Quant au reste pour éviter les soupçons et couper court aux bavardages, il est signalé à la gendarmerie d’Archiac. Il sera finalement récupéré par les Allemands.Sous les ordres de René GIBEAU, il anime la résistance dans le canton d’Archiac. Il est également en relation avec Jean BOUTIN, un agent du deuxième bureau. Comme René GIBEAU, il est arrêté le 12 février 1943 à Saint-Martial-sur-Né.