GRUAT Justin

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Justin GRUAT

. Né en Lozère en 1912. Il s’est éteint le 23 janvier 2007.

Après ses études à Florac puis à Mende il choisit la carrière militaire en s’engageant au 28e Régiment du Génie à Montpellier. Au printemps 1939, il est chargé de créer le 5e Bureau (service des renseignements et du contre-espionnage) pour la région militaire dépendante de Clermont-Ferrand. Début août 1939, il est avec l’état-major de son régiment à Belfort. Rappelé à Clermont-Ferrand en 1940, après la Campagne de France et la débâcle de l’armée française il rejoint l’état-major de la 4e Armée replié sur Saint-Flour. Après l’armistice et le repli des troupes allemandes au-delà de la ligne de démarcation, il revient à Clermont-Ferrand. Il prend connaissance de l’Appel du 18 juin par l’état-major du 5e Bureau, dont le chef national, le colonel PAILLOL, a demandé à l’ensemble de ses services de continuer leur travail pour Londres et les Forces de la France Libre qui s’organisent. Justin GRUAT devient le chef adjoint d’un réseau de renseignements qui fournit à Londres des informations sur les déplacements de troupes ennemies et des officiers allemands, fabrique de fausses pièces d’identité transmises aux prisonniers de guerre français en Allemagne pour tenter de les faire évader, et organise des opérations aériennes et sous-marines pour permettre à des personnes recherchées par les autorités françaises de Vichy ou allemandes de regagner la Grande-Bretagne. Les terrains trouvés autour de Clermont-Ferrand étant « grillés », Justin GRUAT signale au B.C.R.A. l’aérodrome de Chanet, dans son Causse-Méjean natal, où il organise deux opérations, dont la première, dans la nuit du 18 au 19 avril 1943, permet à un avion britannique de « charger » huit passagers, dont le général Koenig et un fils Michelin. Justin GRUAT rentre à Clermont-Ferrand, où il apprend que les domiciles des membres de son réseau sont sous surveillance. Il va s’installer chez sa belle-famille, dans la Creuse. Le 13 juin 1943, un contact est pris avec un de ses agents. Il se rend à la gare de Busseau-sur-Creuse, où il est arrêté par la Gestapo. Amené à Chamalières, il connaît les interrogatoires « musclés », tortures et sévices. Après un emprisonnement au secret, il est transféré à la prison de Romainville jusqu’au 18 janvier 1944, puis au camp de Compiègne d’où, le 22 janvier 1944, c’est l’embarquement dans un wagon à bestiaux à destination de Buchenwald. Il est désormais le matricule 43576. Le 15 août, il est transféré à Dora, au kommando de Blakenbürg (galeries souterraines pour la fabrication des V2).

Fin avril 1945, c’est l’évacuation du camp vers la vallée de l’Elbe, au cours de laquelle beaucoup de déportés périrent, jusqu’à Lübeck. Dans cette ville, touchée par le typhus, les déportés belges et français sont sauvés par la Croix Rouge suédoise, qui obtient l’embarquement des rescapés sur un cargo le 29 avril. Le 1″ mai, ils débarquent dans le port de Treneborg (Suède).

Rentré en France le 16 juin 1945, après une période de convalescence notre camarade poursuit une carrière militaire jusqu’à son départ à la retraite, en 1970, avec le grade de colonel.

  • Commandeur de la Légion d’honneur,
  • Croix de guerre 1939-1945 avec palme,
  • Médaille de la Résistance