PERNETTE Jeannine

Auteur de la fiche : CAR — La Voix de la Résistance, n°265, juin 2012

Jeannine PERNETTE

Jeannine Pernette, née Lefèvre, s’engage en Résistance dans le réseau Hildevert au Raincy. Elle sert comme infirmière au sein du réseau « Armand/Spiritualist », groupant des résistants contrôlés depuis Londres. Arrêtée à la suite des combats du 24 août 1944 (drame de Saint-Pathus), elle est emmenée par les Allemands qui se replient et internée au fort de Queuleu, près de Metz, d’où elle ne sortira que quatre mois plus tard, une fois la ville libérée.

Elle était membre du Conseil d’Administration de Libre Résistance.

En 2004, lors d’un témoignage publié dans le Parisien, rubrique Seine et Marne Nord, elle s’exprimait ainsi :

« Notre mission consistait à réceptionner des armes à l’étang de Rougemont à Oissery. […] Nous ne savions pas que, la veille, Paris avait été libéré. Le bataillon ANY (code formé par les lettres paires de Raincy), composé de près de 200 résistants franciliens, quitte à l’aube Le Raincy pour Oissery. Sur la route, les résistants font prisonniers un détachement de soldats allemands A Oissery, le commandant Hildevert nous a demandé de nous installer dans la râperie à betterave pour soigner les blessés. Une quarantaine de résistants restent sur place pour surveiller les alentours pendant que le gros des troupes se rend à l’étang de Rougemont afin de lancer les fusées de détresse pour prévenir les avions. Soudain, des centaines d’Allemands encerclent la râperie. L’usine est prise d’assaut. Plusieurs résistants meurent, une trentaine sont fait prisonniers. Au même moment, les soldats de la 49 e SS Panzerbrigade se rendent au point de largage des containers d’armes. Mes compagnons n’ont jamais pu envoyer les fusées. Plus de 150 résistants se font massacrer en quelques minutes. En début de soirée, un peloton tire sur les résistants capturés le matin à la râperie avant de les arroser d’essence et de les brûler, à l’intérieur de la râperie. » Jeanine Pernette sera sauvée grâce à un blessé allemand qu’elle avait soigné dans la matinée.

Elle était titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de Guerre. En 2010, elle avait été promue Officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.