Garrivet Jeannine

Auteur de la fiche : Marie-Claire Huerre-Jacob

Jeannine Garrivet

A notre grand chagrin, notre amie et déléguée de Touraine-Anjou Jeannine Garrivet nous a quittées, bien trop rapidement, le 6 février 2002.

Elle avait été très affectée, un an auparavant, par le décès brutal de son mari, ancien officier de l’Armée de l’Air.

A l’âge de vingt ans, travaillant dans une entreprise de Travaux Publics de Châteaudun, elle réussit à se procurer des documents très précieux sur les activités aériennes allemandes, renseignements d’un intérêt capital pour la R.A.F. Elle fut donc agent de liaison et membre du S.R. du réseau Mabro, dépendant de la Centrale Praxitèle dirigée par son Oncle Pierre Serandour (qui vit toujours et nous a com­muniqué ces renseignements).

Arrêtée le 12 mars 1944 dans le Loir-et-Cher, elle fut conduite à la prison d’Orléans. Passage par Romainville avant le départ pour Ravensbrück des « 35000 », puis Zwodau peu de temps et enfin Graslitz où elle fit toujours preuve d’un grand courage. De là, pour finir sur « la route » comme beaucoup, d’où elle s’évada par deux fois.

Ce n’est qu’en 1981, lors d’un voyage pèlerinage d’anciennes d’Holleischen et Zwodau, que je fis sa connaissance (nous n’étions pas du même convoi) mais j’ai tout de suite apprécié son indépendance d’esprit, son entrain, sa gaieté. Nous avons ainsi noué de très forts liens d’amitié. J’ai fait souvent à Saint-Avertin de courts séjours dans une ambiance chaleureuse.

Elle avait accepté d’être déléguée de l’ADIR en Touraine-Anjou ; toujours précise et efficace, elle circulait en voiture pour réconforter l’une, visiter une autre, dépanner en faisant les démarches nécessaires pour les isolées. Sans jamais parler de ses problèmes de santé, tous les mois elle venait au Conseil d’Administration de l’ADIR, restée jeune, impeccable et élégante, apportant les nouvelles de nos amies de Touraine-Anjou.

Chaque année, début mars en général, elle les réunissait pour un déjeuner de rencontre toujours fort sympathique… et assez bruyant dans la joie des retrouvailles. Les amies de Touraine ont demandé que cette tradition se perpétue, en souvenir de Jeannine. Un déjeuner, comme le dernier, serait prévisible à Tours vers fin mars.

Jeannine était Officier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, Médaillée de la Résistance française.