Rosnay Jean-Pierre

Combat

Auteur de la fiche : Le livre de témoignages d’Alain Vincenot ‘La France Résistante, Histoires de Héros Ordinaires » paru aux Editions des Syrtes en 2004

Jean-Pierre Rosnay

Jean-Pierre ROSNAY est né à Lyon le 08-04-1926

En octobre 1941 il a 15 ans et se retrouve en Haute–Savoie à Saint-Jeoire, le 1er maquis de France, au camp du Grand Môle où ils étaient une trentaine.

Il est surnommé « Bébé » le chef Henri PLANTAZ avait 19 ans. Il mourra au pont du Giffre peu de temps avant la Libération.

Après l’attaque du Grand Môle par les Italiens, Jean-Pierre ROSNAY est hébergé par un cantonnier. Il arrive dans le Vercors en 1943. Il est chargé avec Jacques HERVE alias « Claude » de supprimer quelques collabos. Au cours d’une mission à Lyon, il est pris par la Gestapo. Trois mois de tabassages sauvages lui laisseront de graves séquelles. La panique provoquée par une explosion lui permet de s’évader. Il est touché pendant sa fuite de 2 balles dans le bras gauche. Il se cache dans une cave, où le trouve une institutrice qui va le soigner aidée d’un prêtre et d’un couple de communistes employés aux chemins de fer. Rétabli il est envoyé au maquis du Mont Mouchet, mais une maladie des intestins le force à s’aliter.

Après guerre il fonde le « Club des Poètes ». Il insiste beaucoup pour combattre une contre vérité : « la France ne s’est pas vautrée dans la collaboration, sans le soutien des Français à la ville comme à la campagne jamais la Résistance n’aurait pu tenir. Malgré les dangers, la population nous hébergeait, nous ravitaillait ».

Après la guerre, Rosnay fonde les Jeunes auteurs réunis (JAR), un mouvement doublé d’une maison d’édition autour desquels gravitent entre autres Georges Moustaki – dont Rosnay a épousé la soeur, Marcelle dite « Tsou » -, Guy Bedos ou Georges Brassens. Au début des années 1950, les JAR organisent des « scandales poétiques » d’inspiration vaguement surréaliste. Leur idée est de rendre la poésie plus accessible, et même, dit Rosnay, « contagieuse et inévitable ». Proche de Cocteau, Rosnay l’est aussi de Queneau. Le père de Zazie préfacera d’ailleurs son premier livre, Le Treizième Apôtre, sorti chez Gallimard, en 1957. A cette époque, Jean-Pierre Rosnay réalise pour la radio et la télévision ses premières émissions baptisées « Le Club des poètes ». C’est ainsi qu’il appellera aussi plus tard sa brasserie de la rue de Bourgogne, à Paris. De Louis Aragon à Pablo Neruda, ce lieu verra passer les plus grands noms de la poésie. Aujourd’hui encore, musiciens, poètes et amis s’y donnent rendez-vous.

Simple et limpide, la poésie de Jean-Pierre Rosnay s’attache à ce qui constituait à ses yeux l’essentiel, amours, enfants, rejet de la violence. Il s’agit, écrit-il, de « ne pas se laisser emporter par le courant », de « tenir la dragée haute à ses faiblesses ». Parmi ses recueils, signalons notamment Les Cheveux dans les yeux (JAR), Les Diagonales (Gallimard) ou Danger, falaises instables (Club des poètes).