Jean PESCHE

Né le 13 mai 1904 à Alençon, aîné d’une fratrie de huit, fils et petit-fils de pharmaciens, Jean PESCHE fit de brillantes études au Lycée d’Alençon, puis intégra l’Ecole des Mines de Paris.

Ingénieur civil des Mines de Paris (promotion 1923), il exerça d’abord dans le Nord, puis en Bretagne, avant de se fixer en 1934 dans l’Est de la France comme directeur- adjoint de mines puis directeur de la  mine de fer de Sancy, à Trieux (Meurthe-et-Moselle).

Officier de réserve, mobilisé dès août 1939, il participa à la Campagne de France en juin 1940 où son attitude exemplaire et courageuse lui valut la Légion d’Honneur et la Croix de Guerre avec Palme.

Fait prisonnier lors de la débâcle, il fut envoyé à l’Oflag de Lübeck, d’où il fut libéré un an plus tard, en juin 1941, comme père de quatre enfants mineurs.

Dès son retour de captivité, refusant la capitulation de la France, il s’engagea dans la  Résistance à Trieux, en Meurthe et Moselle.

Il luttera contre l’ennemi par tous les moyens à sa disposition : ralentissement, voire arrêts temporaires, de la production de la mine de fer qu’il dirige (la mine étant sous contrôle des nazis, elle devait produire pour le Reich), sauvetage d’aviateurs, passages d’évadés ou de personnes recherchées via les souterrains miniers, transmissions d’informations à Londres.

Arrêté sur dénonciation le 5 mars 1943, il fut emprisonné, puis déporté à l’effroyable camp de concentration de Mauthausen, en Autriche. Sa famille restera sans nouvelles. Il y passera six semaines avant d’être affecté au kommando de travail du Loibl Pass, sur la frontière entre l’Autriche  et la Yougoslavie (Slovénie actuelle), kommando très peu connu, à la construction d’un tunnel routier stratégique reliant les deux pays.

Au Loibl-Pass, les conditions de vie pour les déportés sont dantesques. Mais là encore, il fit preuve d’actes de résistance en sabotant, entre autre, le tunnel au fur et à mesure de sa construction.

De part sa qualité d’ingénieur civil des Mines, il fut responsable de l’avancement du creusement de ce tunnel.

Libéré par les partisans de Tito le 8 mai 1945, puis récupéré par l’armée anglaise, il fut rapatrié.

Malade, grandement affaibli et usé, ne pesant que trente-cinq kilos, il mourut en 1947  des suites directes de sa déportation : coups, tortures et sévices corporels et moraux subis durant deux années, malnutrition, conditions de vie inhumaines.

Il a été reconnu « mort en déportation » par l’Etat Français.